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jeudi 29 septembre 2016

L’émigration azerbaïdjanaise au XIXème siècle: les aspects historiques


                                                          Dr. Vazeh ASGAROV

L’émigration azerbaïdjanaise au XIXème siècle: les aspects historiques

La première vague de l'émigration date des années trente du vingtième siècle. Elle a commencé notamment le 27 avril 1920, tout de suite après la chute de la République Démocratique Azerbaïdjanaise (RDA). La partie considérable de la première émigration était constituée par ceux, qui à cette époque- quittèrent les frontières de l'Azerbaïdjan Soviétique. Les causes et les trajectoires géopolitiques de l’immigration de cette époque se distinguèrent de ceux de limmigration précédente. Il est difficile de définir cette étape sans étudier lhistoire des migrations en général. Bien que notre recherche ne comprenne pas toute lhistoire des migrations, issue des guerres et des conquêtes de différents empires, nous voudrions bien retracer cette étude de la fin du XVIIIème siècle oùon assiste à l’arrivée d’une nouvelle puissance dans la région. Il sagit de la Russie qui, en conséquence des guerres avec lEmpire ottoman et la Perse, conquiert le Caucase et les traités de 1813 et 1828 signés avec la Perse divisent lAzerbaïdjan en deux parties. À partir de ce moment et jusqu’aujourdhui maintenant le peuple azerbaïdjanais est partagé en deux et connt une évolution différente dans des systèmes politiques et économiques différents (Constant, 2002).
À l'heure actuelle, après l'effondrement de l'Union soviétique, il y a une lutte d'influence dans le Caucase entre les pays qui ont eu la concurrence au XIXème siècle dans la région. Ainsi, l'histoire se répète et la situation observée au début du XIXème siècle est présente.
Sur ltendue de grande partie de l'histoire l'Azerbaïdjan divisait le destin commun avec l'Iran, y compris l'islamisation commencée au milieu du VIIème siècle et l'introduction de la branche chiite de l'Islam à XVIème siècle pendant la dynastie févide. La fin du XVIIIèmet le début  du XIXème  siècle  la situation intérieuret internationale de l'Azerbaïdjan était très complexe. Le morcellement du territoire de l'Azerbaïdjan en petits états féodaux, les guerres intérieures infinies entre les khans pour l'acquisition du territoire du khanat voisin, le renforcement de la contradiction massive entre les féodaux et les paysans, la décadence économique étaient caractéristiques de la situation intérieure de l'Azerbaïdjan. Les initiatives de conquête de la Russie tsariste, de l'Iran du chah et de la Turquie ottomane concernant la Transcaucasie, les démarches dévastatrices des conquérants iraniens compliquaient encore plus la situation.
Ismail bey, lambassadeur iranien en Russie et probablement corrompu par les fonctionnaires tsaristes a conclu l’accord, le 12 septembre 1723, avec le gouvernement russe sans prévenir le Chah. Ce présent traité prévenait de céder, au Tsar de toutes les Russies, les villes de Bakou et de Derbent ainsi que les provinces de Guilan, de Mazandéran et le nord-est de lIran Astarabad, à condition d’envoyer de laide si de révoltes éclatent dans ses territoires sans lui demander dargent. Cependant, le Chah Tahmasp IIè, ayant appris cela, a refusé catégoriquement la ratification de l’accord de Petersbourg et a accusé l’ambassadeur pour sa trahison (Vəlixanlı, 2007).
À cette époque, le Shah Tahmasp IIè ne possédait aucun pouvoir réel et Pierre Ier le savait très bien. C’est pour cela quil essayait par tous les moyens de ne pas laisser approcher les troupes ottomanes de la mer Caspienne et empêchait leurs progressions en Transcaucasie, particulièrement sur le territoire de lAzerbaïdjan. Désintéressée  dans la guerre avec la Turquie, la Russie, le 12 juillet 1724, a conclu l'accord à Istanbul. Sous les conditions du traité dIstanbul, la Transcaucasie était divisée entre la Turquie du sultan et la Russie tsariste. La Turquie a reconnu le droit de la Russie sur les provinces Caspienne et en même temps, elle s'est engagée de ne pas empêcher la Turquie doccuper le reste du territoire Transcaucasien et notamment celui de l'Azerbaïdjan. En outre, ils décident dunir leurs forces contre le shah de Perse. Une question importante de l'accord dIstanbul était celle du nord-est de l'Azerbaïdjan, plus précisément Shirvan qui a eu, après de longues discussions, une autonomie définitive dans les affaires intérieures (Aliyev 1995).
Le traité dIstanbul avait une grande signification pour la Russie, ainsi que pour la Turquie. Cet accord prévoyait de maintenir la stabili sur le territoire de l'Azerbaïdjan. La Russie renforçait sa position dans la mer Caspienne et empêchait les troupes turques d’avancer vers les rives de la mer Caspienne. Après la conclusion de cet accord, au début de 1725, toute la Géorgie, le khanat dErevan (le territoire de l'Arménie actuelle) et une partie de l'Azerbaïdjan se trouvaient sous l'autorité de l’Empire ottoman. La côte occidentale de la mer Caspienne était sous domination russe (Constant, 2002).
Au début des années 30 du XVIIIème siècle, la situation de l'Azerbaïdjan a changé brutalement. Son territoire devient l'arène de conflits entre la Turquie ottomane et l'Iran. Il faut aussi noter qu’après la mort de Pierre I la politique intérieure et extérieure de la Russie était très difficile. Les grands pays européens comme la Grande-Bretagne et la France, à leur tour, encourageaient l'Empire ottoman et l’autorité perse, pour résister à la Russie. Lidée n’était pas seulement de fournir une assistance militaire et diplomatique, mais, également, de transformer cette région du Caucase à une de leurs colonies avec ces circonstances favorables. Létat Séfévide  aussi demandait instamment aux Russes de quitter les territoires de l'Azerbaïdjan. Ainsi, il est apparu nécessaire à conclure un traité de paix le 21 janvier 1732, entre l'Iran et la Russie à Resht (Aliyev 1995).
Durant tout au long du XVIIIème siècle, jusqu’au XIXème siècle, ces trois empires ne cessent d’entreprendre des démarches sur les territoires dAzerbaïdjan. Les puissances d'Europe occidentale, surtout l'Angleterre et la France, ayant les plans doccupation de la Transcaucasie, suivaient les actions avec une grande patience. À la fin du XVIII siècle, avec l’arrivée de la Russie, d’une nouvelle puissance, change considérablement la situation dans la région (annexe p. 368) .

L'intérêt de la Russie sur cette région avait une des racines anciennes et des raisons différentes : lattrait du commerce avantageux avec la Perse et la Turquie ; l'aspiration à la réception des matières premières, telles que la soie, le coton, le cuivre; le désir de coloniser la population de faible densité. Mais il faut signaler que la Russie était surtout attirée par la valeur stratégique de faible densité de population de Transcaucasie. Les prétentions des militaires russes sur cette région commençaient à lépoque de Pierre le Grand. Le but de cette démarche sur la Perse était l'élargissement de la domination russe dans la direction de l'océan Indien. Les Russes réussissent à occuper les ports de la mer Caspienne jusqu'à Lenkoran (sud-est de lAzerbaïdjan), mais leur première invasion militaire dans l'Azerbaïdjan s'est achevée en 1735 avec l’intervention de Nader Shah (Mahmoudov, 2005).
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