Dr. Vazeh ASGAROV
L’émigration
azerbaïdjanaise au XIXème siècle: les
aspects
historiques
La première vague de l'émigration date
des
années trente du
vingtième siècle. Elle a commencé notamment le 27 avril 1920, tout de suite
après la
chute de la République Démocratique Azerbaïdjanaise (RDA). La
partie considérable de la première émigration était constituée par ceux, qui à cette époque-là quittèrent les frontières de l'Azerbaïdjan Soviétique.
Les causes
et les trajectoires géopolitiques de l’immigration de cette époque se distinguèrent de ceux
de l’immigration
précédente.
Il est
difficile
de définir
cette
étape sans étudier
l’histoire des migrations
en général. Bien
que notre recherche ne
comprenne
pas toute l’histoire des migrations, issue des guerres et des conquêtes de différents empires, nous
voudrions bien retracer cette étude de la fin du XVIIIème siècle oùon assiste à l’arrivée d’une nouvelle puissance dans la région. Il s’agit de la Russie qui, en conséquence des guerres avec l’Empire ottoman et la Perse, conquiert le Caucase
et
les traités de 1813 et 1828 signés avec
la Perse divisent l’Azerbaïdjan en deux parties. À partir de ce moment et jusqu’aujourd’hui
maintenant le peuple azerbaïdjanais
est
partagé en deux et connaît
une évolution différente dans
des systèmes politiques
et économiques différents (Constant, 2002).
À l'heure
actuelle, après
l'effondrement de l'Union soviétique, il y a une lutte d'influence dans le Caucase entre les pays qui ont eu la concurrence au XIXème siècle dans la
région.
Ainsi, l'histoire se répète et la situation observée
au
début du XIXème
siècle est
présente.
Sur l'étendue de grande partie de l'histoire l'Azerbaïdjan divisait le destin commun avec l'Iran, y compris l'islamisation commencée au milieu du VIIème siècle et l'introduction
de la branche chiite de l'Islam à XVIème
siècle
pendant la dynastie Séfévide. La fin du
XVIIIème et le début du XIXème siècle
la situation intérieure et
internationale de l'Azerbaïdjan
était très complexe. Le morcellement du territoire de l'Azerbaïdjan
en
petits états féodaux, les guerres intérieures infinies entre les khans pour l'acquisition du territoire
du khanat voisin, le renforcement de
la contradiction
massive entre
les féodaux et les paysans, la
décadence économique étaient caractéristiques de la situation intérieure de l'Azerbaïdjan. Les initiatives de conquête de la Russie tsariste, de l'Iran du chah et de la Turquie ottomane concernant la Transcaucasie, les démarches dévastatrices des conquérants iraniens compliquaient
encore plus la situation.
Ismail bey, l’ambassadeur iranien
en
Russie et probablement corrompu par les fonctionnaires tsaristes a conclu
l’accord, le 12 septembre 1723, avec le gouvernement russe
sans prévenir le Chah. Ce présent traité prévenait de céder, au Tsar de
toutes les Russies, les
villes de Bakou et de Derbent ainsi que les provinces de Guilan, de Mazandéran et le nord-est
de l’Iran Astarabad, à
condition d’envoyer de l’aide si de
révoltes éclatent dans ses territoires sans lui demander d’argent. Cependant, le Chah Tahmasp IIè, ayant appris cela, a refusé catégoriquement la ratification de l’accord de Petersbourg et a accusé
l’ambassadeur pour sa
trahison (Vəlixanlı, 2007).
À cette époque, le Shah Tahmasp IIè ne possédait aucun pouvoir réel et Pierre Ier le savait très bien. C’est pour cela qu’il essayait par tous les moyens de ne pas laisser approcher
les troupes ottomanes de la mer Caspienne et empêchait leurs progressions
en Transcaucasie, particulièrement
sur le territoire de l’Azerbaïdjan. Désintéressée dans la guerre
avec
la Turquie, la Russie, le 12
juillet 1724, a conclu l'accord à Istanbul.
Sous les conditions du
traité d’Istanbul,
la Transcaucasie était divisée entre la Turquie
du sultan et la Russie tsariste. La
Turquie a reconnu le droit de la Russie sur les provinces Caspienne et en même temps, elle s'est engagée de ne pas empêcher la Turquie d’occuper le reste
du territoire
Transcaucasien et notamment celui de
l'Azerbaïdjan. En outre, ils décident d’unir leurs forces contre
le shah de Perse. Une question importante de l'accord d’Istanbul était celle du nord-est de
l'Azerbaïdjan,
plus précisément
Shirvan qui a eu, après de longues discussions, une autonomie définitive dans
les affaires intérieures (Aliyev
1995).
Le traité d’Istanbul
avait une grande signification pour la Russie, ainsi que pour la Turquie. Cet accord prévoyait de maintenir la stabilité sur le territoire de l'Azerbaïdjan. La
Russie renforçait sa position dans la mer
Caspienne et empêchait
les
troupes turques d’avancer vers les rives de la mer Caspienne. Après la conclusion de cet accord, au début de 1725,
toute la Géorgie, le
khanat d’Erevan (le
territoire de l'Arménie actuelle) et une partie
de l'Azerbaïdjan se trouvaient sous l'autorité
de l’Empire ottoman. La côte occidentale
de la mer Caspienne était sous domination russe
(Constant, 2002).
Au début des années 30 du XVIIIème siècle, la situation de l'Azerbaïdjan a changé brutalement. Son territoire devient l'arène de conflits entre la Turquie ottomane et l'Iran. Il
faut
aussi noter qu’après la mort de Pierre I la politique intérieure et extérieure de la Russie
était très difficile. Les grands pays européens comme
la Grande-Bretagne
et
la France, à leur
tour, encourageaient l'Empire ottoman et l’autorité perse, pour résister à la Russie. L’idée n’était pas seulement de fournir une assistance militaire
et
diplomatique, mais, également, de transformer cette
région du Caucase à une de leurs colonies avec
ces
circonstances favorables.
L’état Séfévide
aussi demandait instamment
aux Russes de quitter les territoires de l'Azerbaïdjan. Ainsi, il est apparu nécessaire à conclure
un traité de paix le 21 janvier 1732, entre l'Iran et
la
Russie à Resht (Aliyev 1995).
Durant tout au long du XVIIIème siècle, jusqu’au
XIXème siècle, ces trois empires ne
cessent d’entreprendre
des démarches
sur les territoires d’Azerbaïdjan. Les puissances
d'Europe occidentale, surtout
l'Angleterre et la France, ayant les plans d’occupation de la Transcaucasie, suivaient les actions avec une grande patience. À la fin du XVIII siècle, avec l’arrivée de la Russie, d’une
nouvelle puissance, change considérablement la situation dans la région (annexe p.
368) .
L'intérêt de la Russie sur cette région avait une des racines anciennes et des raisons
différentes : l’attrait du commerce avantageux avec la Perse et la Turquie ; l'aspiration à la réception
des matières premières, telles que la soie, le coton, le cuivre; le
désir de coloniser la
population de faible densité.
Mais il faut signaler que la Russie était
surtout attirée par la valeur stratégique de faible densité de population de Transcaucasie. Les prétentions des
militaires russes sur cette région commençaient à l’époque de Pierre le Grand. Le but de cette
démarche sur la Perse était l'élargissement de
la domination russe dans la direction de l'océan Indien. Les Russes
réussissent à occuper les ports de la mer Caspienne jusqu'à Lenkoran (sud-est de l’Azerbaïdjan), mais leur première invasion militaire dans l'Azerbaïdjan
s'est achevée en 1735 avec l’intervention de Nader Shah (Mahmoudov, 2005).
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