Nombre total de pages vues

jeudi 29 septembre 2016

Le rôle des Azerbaïdjanais dans le mouvement prométhéen.


Dr. Vazeh ASGAROV

Le rôle des Azerbaïdjanais dans le mouvement prométhéen.

En parlant de sujets de la publication à létrangère, nous devons aussi signaler le rôle important du mouvement prométhéen dans lequel les migrants azerbaïdjanais aussi furent partants. Son organe Prométhée fut publié mensuellement en français de 1926 aux 1938 à Paris. Mais qui étaient les Prométhéens et qu’est-ce que présentait le mouvement prométhée? Étienne Corpeaux (1993) souligne : les divers congrès des peuples musulmans de Russie, qui se sont réunis à partir de 1905-1906 à Nizhniy-Novgorod, Moscou, Saint-Pétersbourg, Bakou, Tachkent, etc. : constituent la préhistoire du mouvement prométhéen. Dans la mythologie grecque, le Prométhée est un héros et les prométhéens sont des peuples dirigeant vers la lumière et vers la liberté avec Dieu. Dans le contexte actuel, cest un mouvement international des années 1920-1930 des peuples opprimés contre le régime soviétique pour leur  libération  nationale et la  création  d'États  indépendants.  LeProméthéens  sont essentiellement des émigrants issus de lémigration blanche[1] non russe, de la Biélorussie, de lUkraine, de la Géorgie, du Caucase du Nord, de la Crimée, de lAzerbaïdjan. Ils ne possèdent pas non plus une idéologie bien définie, leur but principal est me contre bolchevisme. Les représentants arméniens et russes ne se trouvèrent pas dans le mouvement prométhéen. Pourtant, les Arméniens ne sont jamais exclus, car, ils participent néanmoins à la plupart des manifestations (Ibrahimli, 1996).
Notons aussi que la Pologne a beaucoup soutenu et financé ce mouvement. Contrairement à l'Europe occidentale, en Pologne, il était bien entendu que lobjectif de tout régime en Russie, historiquement enracinée profondément dans l'esprit du peuple russe, serait inévitablement le désir de reprendre le contrôle de l'espace géopolitique de l'ancien empire des Romanov. En plus, l'aggravation des relations polono-soviétique dans les années 1920 a permis à des immigrants, surtout des peuples turcs de mettre en commun leurs positions. D'autres puissances européennes, en particulier la Grande-Bretagne, la France ainsi que la Suisse montrèrent une solidarité très favorable à l’activité de sorte que le mouvement prométhéen ne se limita pas au territoire polonais, et s'est propagé à travers l'Europe (France, Allemagne, Roumanie). La France mit son appui avec le Comité Rance-Orient. Le financement de Prométhée est par un fonds spécial N. Le budget annuel pour l’année 1936 fixé par lÉtat polonais était 7 091 228 zlotys (monnaie à la Pologne). Malheureusement, on ne possède pas des données précises sur le budget alloué au financement du mouvement pour les années précédentes (Bilinin, Zdanovic, Korotaev, 2007). Le but principal du mouvement prométhéen était de coordonner les actions des représentants des organisations d'émigrants peuples non russes de l'URSS, ainsi que la promotion de la désintégration de l'empire soviétique en États nations. Ici, nous comprenons bien que le mouvement n’était pas contre le bolchevisme ni la soviétisation, mais bien entendu c'était une mobilité des non-Russes contre Russes. En 1926, à cause de poursuite soviétique, les futurs prométhéens sinstallèrent à Paris et planifièrent la publication de la revue prévue Caucase Indépendant sous le nom Prométhée. En novembre 1926 apparaît le premier numéro de Prométhée. Tous ces événements se passent, pendant la période quand les deux régimes kémaliste et bolchevik sont encore en phase de consolidation interne laquelle sexpliquait par la non-volonté de la Turquie de s’approcher des États occidentaux. Et cela nempêcha pas que la Turquie autorise aux bolcheviks à mener espionnage contre les Caucasiens sur leurs territoires (Corpeaux, 1993).
La réussite essentielle du mouvement fut aussi sa composition. On rencontre les anciens chefs dÉtat, les anciens ministres ainsi que les diplomates. Parmi eux A. Choulguine et Smal-Stocky Roman (Ukraine), M. E. Rasoulzade et Mir Yagub Mehdiyev (Azerbaïdjan), Mustafa Tchokay (Turkestan), N. Jordania et G. Gwazava (Géorgie)Said Chamil, Khourchilov et T. Chakhmanov (Caucase du nord), Djafar Seid Ahmad et Idil (Crimée). La plupart de ses représentants se rencontrent dé pendant la Conférence de Lausanne (1916) durant la Première Guerre mondiale en Suisse. Le rôle des Azerbaïdjanais dans le mouvement est très important. Parmi eux nous voyons les personnages très célèbres comme M. E. Rasoulzade, Mir Yagub Mehdiyev, Mirze Bala Memmedzade, Arif Kerim, Ali bey Azertekin, Mustafa Vekilov etc. K.Ibrahimli souligne que M. E. Rasoulzade est le premier portant l’idée prométhéenne en citant de son article publié le 26 juin 1923 à Yeni Gafgasiya (Ibrahimli, 1996 : 150).
Le mouvement prométhéen ne peut pas être considé comme la continuation du mouvement turc. Et pourtant, ayant les dirigeants turcs en tête du mouvement, dans une certaine mesure, il peut être conditionnelle considérécomme l'une des branches du mouvement de la libération nationale turque dans la lutte contre le régime soviétique. En général, trois idées principales présentent l'idéologie prométhéisme : la liber des nations, le refus catégoriquement de la coopération avec le régime soviétique et l'union de tous les Turcs et autres peuples non russes dans la lutte commune.
Le rôle du mouvement est aussi important, car à part le journal Prométhée, il était réalicertains d’autres publications comme Sakartvelo (en géorgien à Paris), Severniy Kafkaz (en russe, en turc, en quelques langues nord-Caucasiennes à Berlin), Yana Milli Yol (en tatar à Berlin), Qurtuluş (en azerbaïdjanais à Berlin), Y Türküstan (en ouzbek à Berlin), Gənc Türkistan, etc. Les acteurs du mouvement, en montrant la solidarité, écrivirent les articles un peu partout. Il existait aussi un groupe Caucase, dirigé par des nationalistes, des panturquistes et des panislamistes qui étaient dans l’opposition avec Prométhée. Les Azerbaïdjanais Khalil Khasmemmedov, Chafi Rustembeyli, Nagui Cheykhzamanli, Fuad Emirdjan (Daryal) sont les émigrés de ce rang. Leur organe Caucase commença sa publication en 1935 en français, en anglais, en turc, en russe et dès le 1937, en allemand. Le but principal de la publication était de créer la Confédération Caucasienne[2]. Malheureusement, ni pendant la révolution bolchevique de 1917 ni durant la conquête de l'annexion du Caucase du Nord, les peuples d'Azerbaïdjan, d'Arménie et de Géorgie nont pas fait preuve de solidarité. En 1924, les représentants de la République de Géorgie, d'Azerbaïdjan et du Caucase du Nord décident de rétablir l'union de la Confédération Caucasienne (Tahirli, 2003 : 25).
Le mouvement prométhéen eut aussi les « ennemis » parmi les émigrants politiques russes qui n’acceptèrent pas le partage de la Russie et appelèrent lEurope pour les empêcher. L’idée principale était la résistance contre le bolchevisme. Parmi eux, A. Kerenski et P. Milioukov sont les plus actifs[3]. Le 18 novembre 1934, malg tous les efforts des émigrants, lURSS fut admise à la Société des Nations (SDN). En août 1939, le pacte germano- soviétique et loccupation de la Pologne par lAllemagne nazie causent quasi la fin de Prométhée. C’était le début du départ de certains émigrants en Grande-Bretagne, en Iran et en Turquie. M. E. Rasoulzade sinstalle à Bucarest (Yagublu, 1999).
Après douze années de parution en 1938, avec 137 numéros imprimés, la revue Prométhée arrêta sa publication. L’une des raisons était le 2 septembre 1939, début de loccupation de la Pologne et de Paris (14 juin 1940) par l’armée allemande (Ibrahimli, 1996). Mais cela ne donnait pas aux prométhéens une raison valable de cesser leur activité. La période de laps-guerre ils fonctionnèrent sous petits groupes. Linstallation de la deuxième vague de lémigration en Europe et le commencement de la guerre froide ouvrirent une autre manière du travail. LURSS est le vainqueur de la guerre et aussi très fort que jamais. Lautre « joueur actif » de la guerre froide, les États unis, interdit l’entrée de lURSS à lONU. Lactivité du mouvement Prométhée parait intéressante aux Américaines et le 9 juillet 1950, il est fondé lInstitute for the Stady of the URSS à Munich. L’institut existera encore une vingtaine dannées et publiera de nombreuses revues (Corpeaux, 1993).


Bibliographie:

1.       Axundov Rəşid bəy (2003), Məktublar, sənədlər, tərcümələr, məqalələr (Lettres, documents, traductions, articles), Bakı, Nurlan.
2.       Altstadt Audrey L. (1992) The Azerbaijani Turks: Power and Identity under Russian, Rule, Hoover Institution. Stanford University, Studies of Nationalities in the USSR Series.
3.       ArzumanliI Vagif (2001), Azerbaycan Diasporu (Diaspora d’Azerbadjan), Bakou, Qartal.
4.   Asgarov Vazeh (2014) L'immigration des Azerbaïdjanais: L'immigration générale des             Azerbaïdjanais, histoire et perspectives: le cas de la France", 2014 PAF, 424p.
4.       Balçi Bayram (2008), La place de la « diaspora » azerbaïdjanaise dans la politique de l'Azerbaïdjan postsoviétique : esquisse d'analyse, EurOrient, 28, pp. 185-204.
5.       Constant Antoine (2002) L'Azerbaïdjan, Karthala (Méridiens), Paris.
6.       İbrahimli Xaleddin (1996), La politique d’immigration d’Azerbaïdjan, (1918 - 1991), Bakou, Elm.
7.       Məmmədzadə Mirzə Bala (2007), Köylü hərəkatı, Leninin milli siyasəti (Mouvement paysan, la politique nationale de Lénine), Bakı, édition inconnue.
8.       Svyataçovski Tadeuş (2000), Rusiya və Azərbaycan : sərhədyanı bölgə keçid dövründə (Russie et Azerbaïdjan : la région frontalière au cours de la période de transition), Bakı, Xəzər Universitəsi
9.       Tahirli Abid (2002), Azərbaycan mühacirəti mətbuatı I hissə (La littérature azerbaïdjanaise à l’émigration Ier partie), Bakı, QAPP-Poloqraf.
10.   Tahirli Abid (2003), Azərbaycan mühacirəti mətbuatı II hissə (La littérature azerbaïdjanaise à l’émigration IIème partie), Bakı, Ozan.
11.   Tahirli Abid (2005), Azərbaycan mühacirət mətbuatında publisistika (1921-1991) (La publication de la littérature azerbaïdjanaise à l’émigration), Bakı, CBS.
12.   Tahirli Abid (2007), Azərbaycan mühacirət mətbuatı (1921-1991) (La littérature azerbaïdjanaise à l’émigration), Bakı, Çinar Çap.
13.    Yaqublu Nəsiman (1999), Azərbaycan milli istiqlal mübarizəsi və Məmməd Əmin Rəsulzadə (La lutte pour l’indépendance nationale et Memmed Emin Rasoulzade), Bakı.
14.   Yaqublu Nəsiman (2005), Azərbaycan legionerləri (Les légionnaires d’Azerbaïdjan), Bakı, Cıraq.
15.   Yaqublu Nəsiman (2008), Əbdurrıhman Fətəlibəyli-Düdənginski, Bakı, Adiloğlu.
16.   Гулиев Гасан (2004), Эмигрантская литература азербайджана, Баку, Нурлан.






[1] Le nombre de limmigration blanche installée essentiellement en Europe et en Chine atteignit entre 1,5 et 2 millions de personnes (Z. Aliyev, Diaspor, B.2007).
 [2] Lidée de la Confédération  Caucasienne est lancée en 1918 avant que les trois républiques déclarent leurs indépendances. Réanimé en 1927, le pacte de la confédération ne sera signé que le 14 juillet 1934 à Bruxelles, par les représentants de lAzerbaïdjan (M. E. Rasoulzade, A. Toptchibachi), de la Géorgie  (N. Jordania, A. Tchenkeli) et du Caucase du Nord (G. Sounche, L.Tchoulik, T. Chakmak).
[3] Alexandre Fiodorovitch Kerensky (né 2 mai 1881 mort 11juin 1970), occupa divers postes ministériels dans les deux premiers gouvernements du prince Lvov après la révolution Février. Dès 1918 jusquau 1940 il vécut à Paris. En 1966, son livre intitu La Russie et l'Histoire à un point de changement publia en France.
Pavel Nikolevitch Milioukov (15 janvier 1859 mort 31 mars 1943) est le ministre des Affaires étrangères du gouvernement provisoire russe début de 1917. Avant de senfuir à létranger, il devient le conseiller politique d'A. Dénikin. Installé à Paris il continua ses activités et resta un des leaders de limmigration russe.

Aucun commentaire: