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samedi 27 avril 2013


Un Azerbaidjanais d'origine d'Iran a été condamné parce qu'il a voulu étudier à sa langue maternelle et parce qu'il se nomme d'origine azerbaidjanaise.


      Malgré de grands changements géopolitiques dans le Caucase du Sud suite aux traités de Gulistan (1813) et Turkmentchay (1828), les Azerbaïdjanais d’aujourd’hui présentent un seul groupe ethnique. Selon des statistiques inofficielles, le nombre d’Azerbaïdjanais en Iran est de 25 à 33 millions de personnes163. Ils vivent essentiellement dans les grandes villes comme Zanjān, Tabriz Ardabil, Hamadhan, Qazvin, etc.
Les deux notions, l’Azerbaïdjan iranien et l’Azerbaïdjan du Sud sont apparus dans les textes historiques à partir du début du XIXème siècle lors de la guerre russo-persane (1804-1828 et 1826-1828). Selon le traité de Turkmentchay (1828), les territoires historiques de l'Azerbaïdjan ont été divisés en deux parties par le fleuve Araxe (voir la Ière partie). Pendant les deux siècles de séparation, l’Azerbaïdjan iranien a non seulement acquis l’indépendance, mais, en même temps, est resté un peuple privé de sa nationalité, de s'exprimer dans sa langue maternelle et de sa propre culture1. Le régime Pahlavi interdisait l’usage de la langue azéri dans les gouvernements locaux, les écoles et la presse. Justement, après la révolution iranienne (1979) le nouveau gouvernement a mis en avant la religion comme facteur d’unification des ethnies. Les Azerbaïdjanais d’Iran habitent dans le nord-ouest du pays, essentiellement dans les grandes villes historiques comme Maragha, Zanjān, Tabriz Ardabil, Hamadhan, Qazvin, Ourmia, etc. Aujourd’hui, la région d'Azerbaïdjan iranienne est divisée en plusieurs provinces comme l’Azerbaïdjan oriental, l’Azerbaïdjan occidental, la province d’Ardabil, la province du Zanjān avec la « capitale » Tabriz. La population selon les chiffres officiels et non officiels varie entre 15 à 30 millions d’habitants.
Le développement de l’agitation depuis les élections présidentielles iraniennes de juin 2005 et le renforcement de la répression de la part des autorités :
A la fin du mois de juin 2005, de nombreux Azéris d’Iran avaient été arrêtés alors qu’ils assistaient à un rassemblement culturel qui se tient chaque année au château de Babek, à Kalibar. Ce festival qui se tient chaque année le 4 et 5 juillet rassemble près de 1.2 million de participants. Il est à chaque fois l’occasion d’une affirmation identitaire. Lors du festival de 2005, au moins 21 d’entre eux avaient par la suite été condamnés à des peines allant de trois mois à un an d’emprisonnement. Ils auraient été déclarés coupables, notamment, de « propagande contre le système » et de « création d’organisations hostiles au système ». L’agitation avait repris en 2006 et s’était même amplifiée avec des manifestations de masse le 22 mai dans plusieurs villes comme Marand, Orumieh et Goshachai. Devant la dureté de la répression menée par les autorités, la ville de Tabriz avait connu le 24 mai suivant une journée de troubles sans précédents depuis la Révolution islamique avec une manifestation estimée à 250.000 personnes. Certains manifestants y auraient clamaient « Un Azerbaïdjan uni avec Tabriz pour capitale », ou encore « Bakou-Tabriz-Ankara ». Tout avait commencé à la suite de la publication huit jours plus tôt par un journal gouvernemental édité par le ministère de la Culture et de la Guidance islamique dénommé Iran d’une caricature jugée insultante par les étudiants de cette région : on y voyait un cafard prononçant en langue azérie la question ‘quoi ?’ ». La caricature avait provoqué la colère des Azéris. 





Source: 
1. ГАСАНЛЫ Джамиль (2006), HASANLI Djamil, СССР-Иран: кризис Азербайджана и начало холодной войны (HASANLI Djamil, URSS et l'Iran : la crise de l'Azerbaïdjan et le début de la guerre froide) Москва, Герой Отечества.
2. http://fr.wikipedia.org/wiki/Az%C3%A9ris


VAZEH. 27/04/2013.