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jeudi 29 septembre 2016

La Deuxième Guerre russo-iranienne et le traité de paix de Turkmentchay


Dr. Vazeh ASGAROV

La Deuxième Guerre russo-iranienne et le traité de paix de Turkmentchay

La paix du Gulistan a été la fin de la première partie de la lutte contre les deux puissances pour la conquête de la région du Caucase. Treize ans après, de nouveau, le conflit éclatait. En mai 1826, les Perses ont occupé la ville de Lenkoran. Le Tsar Nicholas I (1825-1855) a remplacé le général Yermolov avec nouveau commandant général de la région du Caucase, Paskevitch, qui a apporté la guerre à une fin victorieuse et a dirigé son armée, le 13 octobre 1827, en direction de Tabriz (Constant, 2002).
Le 10 février 1828, dans le village de Turkmentchay, près de Tabriz, a commencé les négociations de paix entre Abbas Mirza, fils de Fath Ali Shah et gouverneur de lAzerbaïdjan et Ivan Paskevitch, feld-maréchal des armées russes. Le traité de Turkmentchay était la deuxième phase de la séparation du peuple Azerbaïdjanais. À la suite du traité, l'Azerbaïdjan a é divisé entre la Russie et l'Iran sur la rivière Araxe. En vertu de l’article 4 du traité, la Perse perd sa souveraineté sur les khanats de Irəvan (Erevan), de Nakhitchevan, de Talysh, sur les régions de Ordoubad et de Mougan en plus de toutes les terres annexées par la Russie en vertu du traité de Gulistan. La rivière Araxe est la nouvelle frontière entre la Perse et la Russie. En avril 1828 la Russie a déclaré la guerre à la Turquie.
Après le traité de Turkmentchay, les khanats et les sultanats perdent leurs pouvoirs et deviennent, des gouberniya (préfecture). À cette époque, le nouveau pouvoir créait six régions — Bakou, Quba, Shéki, Shirvan, Karabakh et Talych , deux daire (district) Ielizavetpol, Car Balakən, et deux distancia (distance) Gazakh et Shamshadil. Les régions de Shéki, Shirvan, Karabakh et Talych étaient  administrées  par le « gouvernement des régions musulmanes » avec la capitale comme la ville de Shousha. Les régions Bakou, Quba, à leurs tours, étaient dirigées par « le gouvernement militaire » qui se trouvait à Derbent. Le Ier procureur du Caucase nommait pour chaque région un komendant (commandant) qui avait un grand droit au pouvoir. Ce sont eux qui décidaient les questions importantes, la valeur des impôt ou bien la location dun terrain de pétrole, etc. Le komendant était considéré comme le chef de sa région. Cependant, il navait pas le droit dordonner la condamnation à mort (Aliyev, 1997).
Comme à lépoque des khanats, les régions étaient composées des mahals (quartier). Les chefs des mahals étaient les beys fidèles de la Russie. Ces sous commandants, les beys, obligeaient les paysans de payer leurs impôt sans retarder, réglaient les disputes entre les gens, etc. Ils navaient pas de salaire, mais recevaient 10% de limpôt collecté. Par la suite du rang il existait le ndxuda[1] (liyev, 2000).
En général, ce système était très dur pour les paysans. La corruption, la violence, linjustice progressaient. Les impôt impayés doublaient, triplaient et finalement, les paysans perdaient leurs biens. Les sénateurs du Caucase, Kutyasov et Mentchikov, chargés de contrôler la situation de lAzerbaïdjan entre 1829 et 1830, étaient choqués par la vie très dure de la population et adressaient une lettre au Ministère de la Justice. Le député Tsar, Vasiltchikov, écrivait : « les impôt fonciers sont si élevés  que le payement devient impossible. En même temps, il n’existe pas une loi pour définir et collecter des impôt. Tout est décidé par le komendant » (Mahmudov, 2005).
Après la révolte des « dékabristes », le tsar Ier Nicolas était très en colère contre les populations avec l’esprit de liberté. Et ces événements sont bien influencés sur la politique coloniale de la Russie. Par rapport aux autres populations du Caucase, cette politique était assez sévère  contre les Azerbaïdjanais à cause de leur religion  et de leur langue majoritairement turque.
La richesse de la terre était si considérable que le Ministère des Finances le comte Fankrin soulignait : « Les richesses et les biens du Caucase du Sud, surtout de lAzerbaïdjan nord peuvent être considérés comme des colonies qui rapporteront beaucoup à l’état ». Ou bien en 1828, dans le projet de Rusiya Cənubi Qafqaz ticarət   şirti (lOrganisme Commercial du Caucase du sud de la Russie), crée  par Griboïedov et Zavilenyevsi écrivaient : Si on fait attention aux pays du Caucase du Sud nous remarquons que la nature a créé tous pour lhomme, mais jusqu’à maintenant les gens n’en profitaient pas (liyev, 2000).
Par contre, cette richesse était à disposition du procureur du Caucase, des komendant, des beys et des kəndxuda. Il faut aussi souligner que les événements des deux guerres russo-iraniennes se déroulaient sur le territoire de lAzerbaïdjan nord et sud. Évidemment cette situation influençait léconomie. La corruption, la violence, l’injustice, l’inhumanité et la barbarie rendaient insupportables non seulement la vie des paysans et des ouvriers, mais aussi d’autres classes de la population. Mais le plus grand problème social restait l’exil et la déportation qui étaient lune des méthodes traditionnelles russes pour que les gens oublient leurs origines, leurs traditions et pour quils se mêlent à d’autres populations.
La paix de Turkmentchay a attribué le renforcement de l'Azerbaïdjan et aussi l'ensemble du Caucase. Elle a consolidé la position de la Russie au Moyen-Orient et dans les Balkans, a créé des conditions pour l'expansion du commerce dans la mer Noire. Avec cette conquête, le nord de l'Azerbaïdjan a perdu son indépendance, sa souveraineté, et est devenu une colonie, qui, bien entendu, est un phénomène réactionnaire. Le peuple Azerbaïdjanais à la suite de cet acte a é divisé en deux parties. Après cette conquête, le morcellement féodal a é aboli et a apporté la souffrance au peuple en masse.


Bibliographie:

1.       Axundov Rəşid bəy (2003), Məktublar, sənədlər, tərcümələr, məqalələr (Lettres, documents, traductions, articles), Bakı, Nurlan.
2.       Altstadt Audrey L. (1992) The Azerbaijani Turks: Power and Identity under Russian, Rule, Hoover Institution. Stanford University, Studies of Nationalities in the USSR Series.
3.       ArzumanliI Vagif (2001), Azerbaycan Diasporu (Diaspora d’Azerbadjan),BakouQartal.
4.   Asgarov Vazeh (2014) L'immigration des Azerbaïdjanais: L'immigration générale des             Azerbaïdjanais, histoire et perspectives: le cas de la France", 2014 PAF, 424p.
4.       Balçi Bayram (2008), La place de la « diaspora » azerbaïdjanaise dans la politique de l'Azerbaïdjan postsoviétique : esquisse d'analyse, EurOrient, 28, pp. 185-204.
5.       Constant Antoine (2002) L'Azerbaïdjan, Karthala (Méridiens), Paris.
6.       İbrahimli Xaleddin (1996), La politique d’immigration d’Azerbaïdjan, (1918 - 1991), Bakou, Elm.
7.       Məmmədzadə Mirzə Bala (2007), Köylü hərəkatı, Leninin milli siyasəti (Mouvement paysan, la politique nationale de Lénine), Bakı, édition inconnue.
8.       Svyataçovski Tadeuş (2000), Rusiya və Azərbaycan : sərhədyanı bölgə keçid dövründə (Russie et Azerbaïdjan : la région frontalière au cours de la période de transition), Bakı, Xəzər Universitəsi
9.       Tahirli Abid (2002), Azərbaycan mühacirəti mətbuatı I hissə (La littérature azerbaïdjanaise à l’émigration Ier partie), Bakı, QAPP-Poloqraf.
10.   Tahirli Abid (2003), Azərbaycan mühacirəti mətbuatı II hissə (La littérature azerbaïdjanaise à l’émigration IIème partie), Bakı, Ozan.
11.   Tahirli Abid (2005), Azərbaycan mühacirət mətbuatında publisistika (1921-1991) (La publication de la littérature azerbaïdjanaise à l’émigration), Bakı, CBS.
12.   Tahirli Abid (2007), Azərbaycan mühacirət mətbuatı (1921-1991) (La littérature azerbaïdjanaise à l’émigration), Bakı, Çinar Çap.
13.    Yaqublu Nəsiman (1999), Azərbaycan milli istiqlal mübarizəsi və Məmməd Əmin Rəsulzadə (La lutte pour l’indépendance nationale et Memmed Emin Rasoulzade),Bakı.
14.   Yaqublu Nəsiman (2005), Azərbaycan legionerləri (Les légionnaires d’Azerbaïdjan), Bakı, Cıraq.
15.   Yaqublu Nəsiman (2008), Əbdurrıhman Fətəlibəyli-Düdənginski, Bakı, Adiloğlu.
16.   Гулиев Гасан (2004), Эмигрантская литература азербайджана, Баку, Нурлан.


[1] Kəndxuda mot se compose de deux mots nd (village) et xuda (dieu en persan) signifie le chef du village.

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