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jeudi 29 septembre 2016

La littérature azerbaïdjanaise de l’émigration

La littérature azerbaïdjanaise de lémigration
    Les changements politiques du début de ХХème siècle en Russie liés à des révolutions et de guerre causèrent lémigration de la population. Une fois le pouvoir soviétique établi dans l’ancien Empire russe, des milliers des gens quittent le pays. En créant différentes associations, les immigrés pensèrent aussi à unir leurs forces contre le bolchevisme. Cette période de l’immigration (les années 1920-30) est distinguée de celle de la précédente et suivante, car la plupart représentant de cette vague étaient les anciens leaders de leur pays. En Azerbaïdjan, lintelligentsia les fondateurs de la République Démocratique Azerbaïdjanais en se sauvant de la poursuite politique, la terreur, les supplices choisirent le départ du pays. Certains intellectuels de la répression des années 1930 et les prisonniers de la Deuxième Guerre mondiale ajoutèrent au rang des émigrants précédents. Plusieurs d'entre eux, ainsi que leurs enfants vivent aujourdhui dans le monde entier.
La vie des émigrants azerbaïdjanais était avec pleine de difficultés. Cela s’explique non seulement avec des soucis matériels, mais aussi des commotions morales de sorte que les émigrants subissaient la pression, le harcèlement, la terreur de lURSS par la voie diplomatique dans le pays daccueil. Par exemple : en 1930 et 31 après léchange des visites des ministres des Affaires étrangères de la Turquie et de lURSS, il est décidé de mettre fin aux activités des organisations locales menant des propagandes contre lun à lautre. Dé en 1927, Türk ocaqları et son organe Türk Yurdu ferma et le siège de la Comité du Caucase de Turquie déplaça en 1926 vers Paris. De même année, Yeni Kafkasya arrêta sa publication. Le plan de commencer la publication de revue Caucase Indépendant échoua. À cette période M. E. Rasoulzade et M. B. Memmedzade sont obligés à quitter la Turquie. En 1931, Odlu Yurt, Bildirich, Azeri-Türk, Yeni Türkestan  furent suspendus (Tahirli, 2007). Les relations dA. Ağaoğlu et Mustafa Kemal se dégradèrent. Un autre fait de la pression finira avec la mort de Major Dudenguinski, Fetelibeyli par un espion de NKVD Michel (Mikayil Ismaylov) (Yagublu, 2008).
Tout cela n’était pas les meilleures conditions pour la lutte contre le bolchevisme. Pourtant, rien ne pouvait pas empêcher de mener la lutte idéologique aux émigrés jusqu’à la fin en laissant un héritage historique le plus riche. Ce n’est pas par hasard que le chercher A. Tahirli (2002) compare la qualiet la quantité de l'activité pratique et théorique de l'émigration Azerbaïdjanaise avec celle de limmigration russe et ukrainienne. Dans ce chapitre, nous voudrions parler de la littérature azerbaïdjanaise à limmigration.
La littérature azerbaïdjanaise à l’immigration est née au début du XXe siècle et a passé une évolution difficile. Elle fut composée par les écrivains azerbaïdjanais se trouvant à lémigration en raison du cataclysme de la période politico-social et surtout avec la soviétisation de l’Azerbaïdjan. Notons que jusqu’à la création de la littérature à l’immigration il exista déjà les écrivains azerbaïdjanais qui participèrent dans la publication comme M. Shahtakhtinski 1873-1875 et 1889-1902 à Paris, R. Akhoundov 1873 à Bruxelles, A. Ağaoğlu 1885-1894 à Paris. Pourtant, toutes ces personnes se trouvèrent à létranger pour la poursuite de leurs études.
Aujourdhui, grâce à certains livres publiés par les auteurs depuis la deuxième indépendance, nous trouvons la richesse du patrimoine littéraire et culturel créé par les migrants Azerbaïdjanais au cours du siècle dernier. Et chaque auteur divise cette période de lhistoire différemment.
Hassan Quliyev (2004) distingue deux périodes différentes de la littérature à lémigration : la première commençant le début du XXe siècle avec des publications de Ali bey Houseynzade, Memmed Emin Rasoulzade, Ahmed bey Ağaoğlu, Mohammed Hadi etc. et terminant avec la soviétisation et la deuxième après la chute du RDA avec l’apparition des nouveaux émigrants intellectuels comme Banine, Almas Ildrim, D. Hadjibeyli, Y.Vezirov (Tchemenzemenli), A. Toptchibachi, etc.
Aliheydar Atakichiyev présente quatre phases principales de la publication à limmigration. Lauteur commence à distinguer la période de 1909, dès la révolution de Jeunes-Turcs jusqu’à la chute de RDA. La période de 1920-1941, dès la bolchevisation jusqu’à la Deuxième Guerre mondiale. La période de la guerre froide et la nouvelle époque de la deuxième indépendance (1945-1991) sont présentées dans différentes phases (Ibrahimli,1996).
Abid Tahirli a consacré quelques livres de la publication à limmigration. Le chercheur présente beaucoup dinformation sur différentes publications à létranger comme Yeni Gafgaziya, Azəri Türk, Odlu Yurd, Bildiriş, Azərbaycan Yurd Bilgisi, İstiqlal, Gurtuluş, Gafgaz, Prometey, Azərbaycan aux totales 66 publications dont la plupart éditées en France, en Allemagne et en Turquie. En même temps on trouve une centaine des noms émigrants participant dans la publication comme M. E. Rasoulzade, M. B. Memmedzadé, H. Baykara, A. aoğlu, A. Housseynzade, D. Hadjibeyli, A. Toptchibachi, A. Djafaroglu, A. Dudenguinski, S. Rustembeyli (Tahirli, 2002, 2003).
Nous ne pouvons pas imaginer le développement de la vie associative sans la publication. Les revues et les journaux ne diffusent pas seulement pour l’information, mais aussi pour rassembler les émigrés sous la même idéologie et propager entre eux. La première publication à l’immigration est liée au nom de M. E. Rasoulzade. Ayant assez de l’expérience dans ce domaine et comprenant la nécessité et limportance de la publication, il commença lédition de Yeni Gafgazya. Certains chercheurs azerbaïdjanais considèrent le journal Yeni Gafgazya (Nouveau Caucase), publié en 1923 au mois de septembre à Istanbul sous la direction de M. E. Rasoulzade et sous la rédaction de Sd Efendi, comme le premier journal à lémigration. D’après eux, le livre de M. B. Memmedza Le Mouvement National de lAzerbaïdjan reste le premier publié sur l’émigration. Concernant Yeni Gafgazya M. B. Memmedzadé lui-même écrivit : la publication nationale commencée par Yeni Gafgazya, qui était non seulement la première revue des Azerbaïdjanais, mais aussi de tous les Turcs, restera comme une carte de visite dans la résistance nationale de l’indépendance (Ibrahimli, 1996: 119). Certains autres comme Abid Tahirli (2002), qui a beaucoup étudié lhistoire de lémigration  pense que le journal Molla Nesreddin  (Hoca Nəsrəddin) continuant sa publication en 1921 à Tabriz sous la direction de Mirze Djalil reste le premier journal de lémigration. À la suite des pressions, larrêt de la publication dune revue accompagnera avec louverture dun autre en Turquie. Yeni Gafgazya a é publié jusqu’au 1927 et en 1928, la revue Azəri Türk qui prendra sa relève. Entre 1929 et 1931, sous la rédaction en chef de M. E. Rasoulzade édite Odlu Yurd. Dès le 1930, l’hebdomadaire Bildiriş entre dans lhistoire de la publication en tant que la première revue politique. Par contre, en 1931, Azərbaycan Yurd Bilgisi a engagé sa publication loin de la politique et en 1934, elle a arrê sa publication. En 1931, le départ de plusieurs des émigrants Azerbaïdjanais de la Turquie mettra une nouvelle période de la publication dite européenne. Le 10 décembre 1932, İstiqlal commence sa publication à Berlin (Ibrahimli, 1996 : 120).
A. Tahirli (2002, 2003, 2007) montre dans ses recherches que la publication à létranger sur l’émigration commença dé par le grand idéologue, publiciste, poète, interprète et immigré lui-même, Ali bey Huseynzade (1864-1940). Étant étudiant à Istanbul, à la fin des années 1980 du XIXème siècle, il commence à publier ses premiers articles dans les journaux. Lauteur cite aussi le nom du grand turcologue Ahmed bey Ağaoğlu qui a fait ses études à Paris et a publié ses articles dans des journaux à la fin des années 1990 du XIXème siècle. À la différence de la publication, le journalisme azerbaïdjanais à l'émigration a débuté de paraître en 1884 à Paris dans la revue al-Urwat al-Wuthqa publiée en arabe grâce au travail commun de Djamal Eddine Afghani et Mohammed Abdahla. Djamal Eddine Afghani (1838-1897), l'homme politique et le théoricien révolutionnaire, turcologue, qui a influencé beaucoup sur la renaissance spirituelle et sur la mentali culturelle de l'Orient.

Concernant la question de la publication à l’étranger, on peut citer les grands travaux effectués par les délégués du RDA (République Démocratique d'Azerbaïdjan). Ils sont partis à Paris pour participer aux conférences de Versailles en 1919 et ne sont jamais revenus au pays. Entre mai 1919 et avril 1920, ils ont réussi à publier 3 livres, 12 bulletins, une carte géographique de lAzerbaïdjan, ainsi que beaucoup darticles dans les plusieurs journaux parisiens. Le grand succès de ces délégués était, le 10 janvier 1920, la reconnaissance de facto de la République Démocratique d'Azerbaïdjan (Həsənli, 2008).
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VAZEH ASGAROV

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