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jeudi 28 octobre 2021

 

Les précieuses découvertes de Ramiz Aboutalibov


Mon intérêt était plus fort que ma peur[1]




Source : www.google.fr / images

Avant d’entamer cette partie, il est utile de conntre les précieuses découvertes de Ramiz Aboutalibov, lun des meilleurs experts de la biographie des immigrés azerbaïdjanais en France. Né en 1937 à Gandja et originaire de Nakhitchevan, R. Aboutalibov a été diplomate entre 1971-1979 et 1985-1992 au sein du Secrétariat de l'Organisation des Nations Unies pour la Science et la Culture (UNESCO) à Paris. 

Pendant la période soviétique, il est le chef du Département des Relations Internationales du Comité central du Parti communiste de l'Azerbaïdjan, membre du Parlement et chef de la Commission des Affaires étrangères de l'Azerbaïdjan au Soviet suprême. Il est aussi co-auteur de quatre livres sur le conflit du Karabakh publiés entre 1989 et 1992. Depuis 1993, il servit comme ambassadeur à titre personnel pour le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères et en tant que Secrétaire général de l'Azerbaïdjan pour la Commission de lUNESCO. Son nom apparaît parmi les 269 diplomates de lex-Union soviétique figurant dans lEncyclopédie britannique (1990). En 1998, en raison de son rôle dans le renforcement et le développement des relations amicales franco-azerbaïdjanaises, il fut déco par le président J. Chirac de la médaille de la Légion dhonneur.

Le rôle de Ramiz Aboutalibov dans la recherche des Azerbaïdjanais de la France est inestimable. Cependant, son courage et ses efforts peuvent sembler naturels et même prosaïques de nos jours. Pourtant à cette époque pour les diplomates soviétiques même un simple contact avec les émigrés était considéré comme un acte hostile. Avoir des parents à létranger pouvait mettre fin de carrière dun diplomate. Il risquait d’être expulsé du pays sous 24 h à cette époque et bien sûr de perdre son travail 




Soulignons que lui seulement put obtenir la confiance de ses compatriotes qui lui confieront des photos de famille, des documents rares ainsi que beaucoup d’événements historiques enregistrés. Tout commença par des recherches dans les archives à Paris et des retrouvailles inestimables pour lhistoire contemporaine de lAzerbaïdjan. Notamment, pour la première fois Ramiz Aboutalibov donne au public azerbaïdjanais des informations sur les premiers émigrés politiques azerbaïdjanais de France, l'information  sur  les  enseignants  des  universités  de  Francet  dEurope  d’origine azerbaïdjanais, sur la participation des soldats azerbaïdjanais dans la Résistance française, sur le sculpteur Zeynal Aliyev, Dudenguinski-Fetelibeyli, Selim Turan[2]  méconnus au pays, sur l'intérêt de la France envers le pétrole azerbaïdjanais, sur l’organisation de l'opérette Archin mal alan[3] jouée en français le 4 juillet 1925, au théâtre de Femina à Paris et bien dautres des éléments encore


Il découvre aussi la première traduction du poème Les Sept Beautés de Nizami de Gandja, le livre de Jusif Vezir Tchemenzemenli, la copie de deux comédies de M. F. Akhoundov ubliées à 1904 et 1906 à Paris, l'article sur Nariman Narimanov publié en 1925 à Paris, les lettres de Djeyhoun Hadjibeyli, l’un des délégués de lAzerbaïdjan à la Conférence de la Paix de Paris en 1919 et frère du célèbre compositeur Uzeir Hadjibeyli, les documents sur le chef de la mission de la Conférence de la Paix, Ali Mardan bey Toptchibachi ainsi que Mamed Emin Rasoulzade et beaucoup autres. C’est aussi lui qui entra en confiance avec des migrants dans les années 70 à Paris et consacra ses recherches aux immigrés politiques en France issus de la première République dAzerbaïdjan. 

Toutefois, cette confiance fut difficile à établir, car les émigrés pensaient que tout diplomate ou fonctionnaire soviétique ne pouvait qu’être un membre du KGB.


Dr. Vazeh ASGAROV 


[1] Interview avec Ramiz Aboutalibov le journal Az-Media N° 07(50) octobre 2004

 [2] Selim Turan (1915 Istanbul -1994 Paris), fils de Ali bey Husseynzade. 

[3]Archin mal alan est une comédie musicale azerbaïdjanaise composée en 1913 par Uzeir Hadjibeyli (1885-1948), le premier auteur qui créa lopéra et lopérette en Orient. Artiste de renom, il a été également à lorigine de la création de l’Académie des Sciences d’Azerbaïdjan. Lopéra Korlu le chef-dœuvre dHadjibeyli décerna en 1938 par Staline, le titre de « Meilleur opéra soviétique ».

 

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