Du conflit du Haut-Karabakh au Janvier Noir
À la fin du XXème siècle, avec la chute du mur de Berlin en 1989 et l’effondrement de l’URSS en 1991, le monde se trouve complètement modifié . Les conséquences diverses, la politique de la perestroïka et de la glasnost passent aux négociations de désarmement et l’URSS se retire des conflits où elle est engagée (Afrique, Afghanistan). L’accélération de l’éclatement de l’URSS créée des guerres entre les peuples des anciennes républiques soviétiques et cède sa place à la CEI (Communauté des États indépendants). La division de certains états en Europe comme l’ex-Yougoslavie et l’ex-Tchécoslovaquie, la création de nouvelles zones de conflit (Haut-Karabakh, guerre des Balkans) et aussi la proclamation de pays indépendants comme l'Azerbaïdjan en octobre 1991, sont les conséquences du changement du pouvoir et la fin de l’ère soviétique.
À partir de 1988, les évènements ne sont plus conduits par les Azerbaïdjanais, mais par les séparatistes arméniens. Au mois de mars 1988, un décret spécial sur le développement socioéconomique de la région du Haut-Karabakh est adopté en URSS. La démarche est la suivante : oukase du Présidium du Soviet suprême de l'URSS, le 12 janvier 1989, sur l'introduction de la forme particulière de gestion pour ôter l’autorité de l'Azerbaïdjan sur la région autonome du Haut-Karabakh, puis transfert de la gestion au Comité de l'administration particulière dirigée par le représentant du Centre, ce qui signifiait la sécession du Haut-Karabakh. L'administration soviétique fait des efforts pour créer l'image d’une normalisation de la situation dans la région, en accordant une attention particulière à ce problème. En même temps, elle fait silence sur la grande tragédie du peuple azerbaïdjanais. Sur cette question la position neutraliste de l'administration azerbaïdjanaise trahit son peuple. Il est décidé en février 1988, lors d'une réunion du Soviet régional de la Région Autonome du Haut-Karabakh (RAHK), sans la participation des députés azerbaïdjanais, de séparer la RAHK de l'Azerbaïdjan et de la rattacher à l'Arménie. Le 1er décembre 1989, le Soviet suprême du RSS d'Arménie adopte un décret sur l'annexion du Haut-Karabakh. Ce décret est contraire aux Constitutions de l'URSS et de l'Azerbaïdjan, selon lesquelles le territoire d'une République soviétique ne peut être modifié que par un accord mutuel des républiques intéressées. La politique tendancieuse de Moscou à l'égard de l'Azerbaïdjan cause la colère et des protestations massives. Pour contrôler la situation, Moscou choisit l’intervention militaire. La nuit du 19 au 20 janvier 1920, l’armée soviétique, sans déclarer l'état d'urgence, massacre au moins 137 personnes à Bakou et on relève des centaines de blessés, de disparitions et d’arrestations (Ismayilov, Həsenov, Qafarov, 1995 : 304-326).
Durant les années 1987-1991, dans le cadre de ce conflit du Haut-Karabakh, on mit en place une politique d’expulsion complète de toute la population azerbaïdjanaise d’Arménie ; près de 200 000 Azerbaïdjanais sont expulsés. Si au début du XXème siècle, les Azerbaïdjanais représentaient presque la moitié de la population de l’actuel territoire arménien, aujourd’hui selon une statistique non officielle, en Arménie, hormis les prisonniers, il n’y aurait plus un seul Azerbaïdjanais dans ce pays. Selon Elnur Aslanov, chef du Département d'analyse des politiques et de soutien à l'information de l'Administration présidentielle de l'Azerbaïdjan, le nombre actuel des Arméniens habitant en Azerbaïdjan est de plus de 20 000 personnes. Une fois les territoires arméniens vidés, la prochaine étape était celle du Karabakh. Entre 1992 et 1994, eut lieu le sanglant conflit arméno-azerbaïdjanais du Karabakh.
De 1988 à 1994, a eu lieu dans la région du Caucase du Sud, un conflit opposant l’Arménie à l’Azerbaïdjan, pour le contrôle du Haut-Karabakh, territoire situé en Azerbaïdjan. La guerre s’est soldée par une défaite pour l’Azerbaïdjan. Le conflit a atteint son intensité maximale entre le 23 et le 26 février 1992 avec le massacre de Khodjali, causant la mort de 613 personnes, dont 106 femmes et 83 enfants.
VAZEH 20/01/2013
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