La migration : principes théoriques du phénomène social.
Quant au
terme
migrant, il présupposait une certaine neutralité qui exprimait le mouvement en dehors
de toute considération d’origine et utilisée essentiellement dans l’usage administratif ou scientifique,
tandis que le terme étranger était plutôt utilisé dans les statistiques officielles, les textes de loi, les recherches universitaires
ou spécifiques
(Bonnafous, 1991).
« Immigration — entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent s’y
établir, généralement pour
trouver un emploi » est la définition que donne Le Nouveau Petit
Robert de la langue française 2008 pour
la signification du mot immigration. Emigrare est un mot latin signifiant « s’installer ailleurs ». En arabe le hajr mot signifie «
partir d’un lieu à un autre ». En
622 apr. J.-C.,
ce mot
était donné aux musulmans
qui suivaient le prophète Mohammed de la Mecque à Médine.
D’après les historiens, les héros
fondateurs viennent toujours de l’est et se dirigent toujours vers l’ouest pour s’installer. Les premiers chasseurs nomades du paléolithique moyen
venu de l’Afrique de l’Est via le
Proche-Orient parviennent dans une Europe, probablement
vide à cette époque, vers 400 000 ans avant notre ère. Depuis la préhistoire, l’homme suivant la course du Soleil s’est installé à l’extrémité ouest de la masse du continent asiatique. À
partir de la fin du III millénaire avant J.-C., commencent les migrations des Indo-européens venus des steppes eurasiatiques vers
l’Europe. Les recherches historiques récentes tentent de
démonter que
toutes les nations se soient formées à
partir de vagues migratoires successives et
des
mélanges progressifs entre
différentes populations. Ces migrations
ont été plus ou moins
fortes selon les périodes. Par exemple, les grandes invasions
du quatrième et septième siècle de
notre ère ont
accéléré la circulation des hommes et bouleversé les paysages sociaux et culturels pendant l’effondrement de l’Empire romain. Un autre exemple est la civilisation
arabe (VIIIème au XIIIème siècle) qui est marquée pa
l’influence des monde perse et
byzantin
(Barou, 2001).
La migration moderne commence par des migrations européennes
vers le continent
américain. Des masses d’hommes basculent
vers
de Nouveaux Mondes
et pénètrent des espaces inconnus.
Dans la société il y a
des motivations de
déplacement pour
diverses raisons.
À ce moment on distingue l’organisation et la désorganisation forcées (esclavage) ou volontaires (travail,
l’argent).
Aujourd’hui,
les raisons qui ont caractérisé les migrations arrivant dans d’autres pays riches
sont multiples : économique, démographique, politique, etc. Dans
son livre Géopolitique des migrations. La crise des
frontières, Maxime Tandonnet (2007) présente trois natures de l’émigration :
1)
L’émigration de développement est liée à l’économie et concerne les pays émergents. Pour ce type d’émigration, soit homme ou femme, l’auteur présente la tranche d’âge quinze — trente ans et considère qu’environ 60 % des phénomènes migratoires sont de
cette nature,
donc la majorité des
mouvements internationaux de populations.
2) L’émigration
de la fuite correspond
l’instabilité politique. L’auteur touche plutôt
des
migrants venus des pays pauvres
où il y a des régimes politiques corrompus, les guerres
civiles ou ethniques, etc. Cette nature, d’après
l’auteur, concerne 20
à 30 % des flux migratoires.
3)
L’émigration
des élites est le troisième type
qui est un pilier
essentiel de la
mondialisation et concerne
les personnes considérées comme les meilleures et les plus talentueuses d’un groupe par exemple ; professeur, médecin, avocat, ingénieur, etc. Cette
nature a beaucoup augmenté depuis 1990 et
touche 10 à 20 % des gens.
Si on regarde les chiffres, on voit clairement que
plus d’un million de personnes
quittent chaque année définitivement leurs
pays pour
des raisons principalement
économiques. Presque autant
d’autres cherchent à sauver leur liberté en demandant l’asile, 125 millions
de personnes dans le
monde vivent hors de leur pays d’origine. Ces chiffres ne constituent
que 2,5 % de la population de la
planète.
Concernant les politiques d’immigration, Maxime Tandonnet (2007) présente trois
modèles :
1) L’immigration de peuplement qui correspond essentiellement aux trois pays occidentaux,
les États-Unis, le Canada et
l’Australie
dont l’immigration est le pilier de l’avenir et du dynamisme.
2)
L’immigration du droit (La convention de Genève 1951)[1]. Ce modèle est très éloigné du premier et correspond plutôt
à l’immigration européenne
qui n’envisage pas de
quotas destinés aux personnes. Au cours des siècles, les Européens étaient à
l’origine d’invasions et maintenant «
les nations européennes reconnaissent un droit aux migrants à
venir s’installer sur leur territoire ». L’auteur
signale
en même temps que l’Europe occidentale s’efforce aujourd’hui
de sortir de cette tradition d’immigration.
3) Le
troisième modèle est l’immigration précaire qui est liée en général au travail. Il
concerne les grandes masses de flux migratoires planétaires.
Dans ce cas les migrants ne
peuvent prétendre à aucun droit durable au séjour
ni de demander l’autorisation de résidence dans
le pays d’accueil
subordonné à la durée du contrat
de travail.
[1] La Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, dite Convention de Genève constitue le
document-clé dans la définition du réfugié, ses droits et les obligations légales des états. Le protocole de 1967 a
retiré les restrictions géographiques et temporelles de la Convention.
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