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jeudi 5 septembre 2013




Les événements de 1905-1906 entre les Azerbaïdjanais et les Arméniens


Dans le premier tiers du XIXème siècle, après deux guerres russo-iraniennes et deux guerres russo-ottomanes l'Empire russe occupait l'Azerbaïdjan du Nord et la Géorgie.  Les khanats azerbaïdjanais et le royaume de Géorgiétaient  supprimés  et inclus dans l'Empire russe du Caucase. Sur les territoires des khanats de Nakhitchevan et dErevan en 1828, était crée l’oblast arménien afin de christianiser par la force les peuples musulmans, agrandir les territoires des chrétiens, rendre la confiance et le soutien fiable à l’Empire dans les différents domaines de la culture, de la langue et de relation interethnique .
Aux termes des traités de Turkmentchay (1828) et dEdirne en 1829, les Arméniens qui, à cette époque, vivaient en Iran et dans lEmpire ottoman ont é contraints de s'installer en Azerbaïdjan, essentiellement sur le territoire des khanats de Nakhitchevan, Erevan et Karabakh. Entre 1828 et 1830, on estime que 40 000 Arméniens dIran et 84 000 Arméniens de Turquie s'installèrent dans la région Transcaucasienne. Ils occupent les meilleures terres des provinces dElizavetpol (Gandja), Karabakh et d’Erevan la population arménienne était insignifiante à l’époque. Le gouvernement russe attribua 200 000 dessiatines (mesure de superficie) de terres aux  Arméniens.  En réalité,  la politique russe visait à transformer la structure démographique de l’Azerbaïdjan au profit des Arméniens et aux dépens des Azéris. Après  avoir envahi la partie est de la Turquie en 1854, les Russes déportèrent  100 000 Arméniens  vers  le  Caucase   ces  derniers  s'installèrent  à  la  place  des  Azerbaïdjanais contraints à lémigration ou à la mort.
Après  la  guerre  russo-turque  des  années  1877-1878,  grâce  aux  efforts  des  pays européens (l'Angleterre et la France), la question arménienne devenait lordre du jour et se donnait un moyen d'acquérir l'autonomie dans l'est de l'Anatolie. Au cours de ces années en Turquie une véritable  propagande était  menée  pour favoriser l'insurrection arménienne.  La direction  de  ce  travail  était  assurée  par  les  partis  politiques  nationalistes  et  socialistes Hentchak (fondé en 1887 à Genève) et Dashnaksoutioun (fondé en 1890 à Tiflis). Le but de ces  partis  était  la  création  dun  état  libret  autonome  des  peuples  arméniens  dans  les provinces ottomanes de la Turquie. Il y a eu des confrontations entre les Turcs, Kurdes et Arméniens.   Le média de   l'Europe   écrivaient   de   massacr de Arméniens.   Les bouleversements produits par les Arméniens en Turquie en 1894 et 1896 étaient réprimés  par le sultan Abdülhamid. La grande partie des organisateurs et les activistes de ces confusions jetaient en prison oùdéménageaient dans diverses régions du Caucase.
En 1905, les mécontentements  et les émeutes  contre le pouvoir impérial  débutés  en Russie commençaient à se sentir dans la Transcaucasie. L'église  arménienne  au début  du XXème siècle jouait un rôle essentiel pour les partis nationalistes arméniens. Cependant, ce nationalisme produisait une contradiction avec la politique d'assimilation conduite par le gouvernement impérial.  Le gouverneur du Caucase, le prince Grigory Golicyn, diminua le quota des élites arméniennes face à lélite musulmane. Dans quelques écoles secondaires, il était autorisé l'étude de la langue russe. Le décret de 1903 sur la transmission des terres et des biens  d'Église  au  Ministère  de  l'Agriculture  portait  un  grand  coup  aux  partis  politiques financés  par  l'Église.   L'édition  de  cette  loi  devenait  une  raison  de  l'élargissement  du terrorisme arménien et l'accroissement des humeurs antiturcs et antimusulman. Pour affaiblir les forces antigouvernementales, l’état créait  des désaccords  multiethniques dans la région. Tadeusz  Swietochowski  montre  que :  voyant  la  réaction  négative  des  Arméniens  à  la fermeture  des  écoles  nationales  et  à  la  tentative  d'affiliation  d'église  Grégorienne  à l'Orthodoxe,  le  pouvoir  commencé  l'inflation  dun  jeu  entre  des  musulmans  et  des Arméniens. À Erevan et à Etchmiadzine, l'église arménienne a organisé des insurrections contre cette loi. Les Arméniens  organisaient des actes de terreur. Dans la ville on diffusait des tracts prétendument  signés  par le chef de la police urbaine (mais la contrefaçon  a  é trouvée  plus  tard),  appelant  le  peuple  azerbaïdjanais  à  attaquer  les Arméniens. Par contre, le pouvoir n’accordait pas aux musulmans le port d'arme. Après  la visite de Nakachidze, le nouveau gouverneur du Caucase à Saint-Pétersbourg en janvier 1905, le gouvernement sanctionnait la distribution aux musulmans d'armes en grande quantité. Antoine Constant souligne : les autorités russes encouragèrent des groupes informels azéris à s’opposer  aux activistes  arméniens. L’utilisation  de  tels groupes,  profitable à  l’intérieur, donnait à l’extérieur un gage de la bonne foi russe (Constant, 2002 : 225).
Les collisions arméno-azerbaïdjanaises étaient provoquéeau début de lannée 1905 sous le prétexte de l’assassinat d’un musulman par les dashnaks. Les violences interethniques, entre 1905-1906, auront lieu non seulement dans les villes de Bakou, Gandja, Karabakh, Erevan, Nakhitchevan, Zanguezour mais aussi dans les villages. Daprès les estimations, 128 villages arméniens  et 158 villages azerbaïdjanais  étaient  détruites  et causantes de 3 000 à 10 000 victimes plupart étant des Azerbaïdjanais.
Justin McCarthy et Carolyn McCarthy dans leurs Turcs et les Arméniens (1989) soulignent : qu’on parle toujours du génocide des Arméniens et jamais des massacres des musulmans. En outre, en ignorant le siècle d'histoire du conflit, comme une évaluation unilatérale des événements efface le passé terrible et le présent dangereux du conflit.

Les représentants de l'intelligentsia azerbaïdjanais comme H. Zardabi, F. Kotcharli, N. Vezirov, M. Shahtahtinsky, E. Toptchibachi, E. Sultanov voyaient ces événements comme un grand désastre et essayaient de mettre fin par tous les moyens à ces actes cruels et absurdes. Ils étaient aussi chargés de guider la communau musulmane de la Transcaucasie puisqu'il n'y avait pas d'autre groupe qui était en mesure d'assumer ce rôle. En 1906, les socialistes musulmans publiaient le premier journal bilingue arméno-azerbaïdjanais Davetkach (Appel). Ce journal clandestin a été  adressé à la population arméno-azerbaïdjanaise et accusait le gouvernement de provocation à la haine ethnique. Après  la publication de 16 numéros,  ce journal fut fer par le gouverneur de Bakou (Swietochowski 1995).
H. Z. Taguiev, « le père du peuple azerbaïdjanais », selon la population, a joué un rôle exceptionnel pour calmer le conflit arméno-azerbaïdjanais organisé par la Russie tsariste. Il envoyait des lettres aux différents fonctionnaires des villes azerbaïdjanaises en demandant la paix. Voici quelques extraits de réponses envoyées à Taguiev.
Ex. :  cher  Monsieur  Hadji,  nous  avons  lu  votre  télégraphe   en  présence des communautés arméniennes et de musulmane de Karabakh. La population de ces deux ethnies est dé déçue pour ces événements et me demande de vous remercier pour votre appel à la paix.  Ces  deux  peuples  frères  sont  sûrs  quavec  votre  présence,  ces  événements  ne  se répéteront  plus à Bakou. Le chef de la municipali Safaralibeyov, Karabakh, Shousha, 14 février 1905 (Journal Elm, N 6/182, 11 février 1989).
Ex. : cher Monsieur Hadji, ce vendredi les religieux musulmans et d’Arméniens se rassemblaient à la mosquée pour lire votre demande. La population était appelée à la paix et a rendu ses armes. Demain nous allons répéter ce rassemblement. Je vous assure qu’actuellement il existe la paix entre ces deux ethnies. Poladzadé, Pishnamazzadé, Gandja 14février 1905 (Journal Elm, N 6/182, 11 février 1989).
La menace réelle de l'alliance russo-arménienne a poussé la création des organisations politiques clandestines azerbaïdjanaises pour faire face à ce danger. Le parti Difai (Défense), fondé en 1905 par Ahmed Ağaoğlu et le parti Müdaf (Défense) fondé par S. Roustambékov, A.   Khasmamedov,   les   frère Ziyadkhanov   e Geyrə (Honneur),   créé   e été   1905 coordonnaient leurs actions pour aider les peuples musulmans et cherchaient à atténuer les conflits locaux.
En 1906, à l'initiative de Vorontsov-Dashkov, gouverneur du Caucase, a eu lieu une conférence  de  paix  à  Tiflis  pour  mettre  fin  au  conflit  arméno-musulman.  Lors  de  la conférence, les représentants des musulmans A. aoğlu, A. Toptchibachi, A. Ziyadkhanov et d'autres incriminaient les intentions du parti Dashnaksoutioun et prouvaient que le gouvernement a fermé les yeux sur les intérêts de ce parti, qui est l'organisateur et l’exécuteur des massacres et du terrorisme perpétrés dans la région du Caucase. Selon Tadeusz Swietochowski   (2000) lors   daffrontements,   en  1905,   il    été   détruit   158   villages azerbaïdjanais et arméniens et selon différentes estimations de 3 000 à 10 000 personnes sont tuées.

"L'immigration des Azerbaïdjanais en France"  Vazeh ASGAROV            05/09/2013

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