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jeudi 28 janvier 2021


  La migration : principes théoriques du phénomène social.




Dos. Vazeh Asgarov




        Le mot immigré du milieu des années quatre-vingt, à l’apparition du couple identité nationale-immigration, alors que le syntagme travailleur immigré, était plus courant dans les années soixante et soixante-dix. L’immigré est associé au travailleur appartenant à un sous – prolétaria. Ces immigrés, à l’inverse des ouvriers français, retournaient dans leurs pays dorigine une fois leurs travaux terminés. Même si ces deux mots étaient associés un immign’était pas forcément un étranger ou un travailleur puisque ce terme regroupait également des femmes et des enfants.

Quant au terme migrant, il présupposait une certaine neutralité qui exprimait le mouvement en dehors de toute considération dorigine et utilisée essentiellement dans lusage administratif ou scientifique, tandis que le terme étranger était plut utilisé dans les statistiques officielles, les textes de loi, les recherches universitaires ou spécifiques (Bonnafous, 1991).

« Immigration entrée dans un pays de personnes non autochtones qui viennent sy établir, généralement pour trouver un emploi » est la définition que donne Le Nouveau Petit Robert de la langue française 2008 pour la signification du mot immigration. Emigrare est un mot latin signifiant « sinstaller ailleurs ». En arabe le hajr mot signifie « partir dun lieu à un autre ». En 622 apr. J.-C., ce mot était donné aux musulmans qui suivaient le prophète Mohammed de la Mecque à Médine.

D’après les historiens, les héros fondateurs viennent toujours de l’est et se dirigent toujours vers louest pour s’installer. Les premiers chasseurs nomades du paléolithique moyen venu de lAfrique de l’Est via le Proche-Orient parviennent dans une Europe, probablement vide à cette époque, vers 400 000 ans avant notre ère. Depuis la préhistoire, l’homme suivant la course du Soleil s’est instal à lextrémité ouest de la masse du continent asiatique. À partir de la fin du III millénaire avant J.-C., commencent les migrations des Indo-européens venus des steppes eurasiatiques vers lEurope. Les recherches historiques récentes tentent de démonter que toutes les nations se soient formées à partir de vagues migratoires successives et des mélanges progressifs entre différentes populations. Ces migrations ont é plus ou moins fortes selon les périodes. Par exemple, les grandes invasions du quatrième et septième siècle de notre ère ont accéléré la circulation des hommes et bouleversé les paysages sociaux et culturels pendant l’effondrement de lEmpire romain. Un autre exemple est la civilisation arabe (VIIIème au XIIIème siècle) qui est marquée pa linfluence des monde perse et byzantin (Barou, 2001).

La migration moderne commence par des migrations européennes vers le continent américain. Des masses dhommes basculent vers de Nouveaux Mondes et pénètrent des espaces inconnus. Dans la socié il y a des motivations de déplacement pour diverses raisons. À ce moment on distingue l’organisation et la désorganisation forcées (esclavage) ou volontaires (travail, l’argent).

Aujourdhui, les raisons qui ont caractérisé les migrations arrivant dans dautres pays riches sont multiples : économique, démographique, politique, etc. Dans son livre Géopolitique des migrations. La crise des frontières, Maxime Tandonnet (2007) présente trois natures de lémigration :

1) Lémigration de développement est liée à léconomie et concerne les pays émergents. Pour ce type démigration, soit homme ou femme, l’auteur présente la tranche dâge quinze trente ans et considère quenviron 60 % des phénomènes migratoires sont de cette nature, donc la majori des mouvements internationaux de populations.

2) Lémigration de la fuite correspond l’instabilité politique. Lauteur touche plut des migrants venus des pays pauvres où il y a des régimes politiques corrompus, les guerres civiles ou ethniques, etc. Cette nature, d’après l’auteur, concerne 20 à 30 % des flux migratoires.

3)  Lémigration des élites est le troisième type qui est un pilier essentiel de la mondialisation et concerne les personnes considérées comme les meilleures et les plus talentueuses dun groupe par exemple ; professeur, médecin, avocat, ingénieur, etc. Cette nature a beaucoup augmenté depuis 1990 et touche 10 à 20 % des gens.

Si on regarde les chiffres, on voit clairement que plus d’un million de personnes quittent chaque année définitivement leurs pays pour des raisons principalement économiques. Presque autant d’autres cherchent à sauver leur liber en demandant l’asile, 125 millions de personnes dans le monde vivent hors de leur pays dorigine. Ces chiffres ne constituent que 2,5 % de la population de la planète.

Concernant les politiques dimmigration, Maxime Tandonnet (2007) présente trois modèles :

1) L’immigration de peuplement qui correspond essentiellement aux trois pays occidentaux, les États-Unis, le Canada et lAustralie dont l’immigration est le pilier de l’avenir et du dynamisme.

2) L’immigration du droit (La convention de Genève 1951)[1]. Ce modèle est très éloig du premier et correspond plutôt à l’immigration européenne qui n’envisage pas de quotas destinés aux personnes. Au cours des siècles, les Européens étaient à lorigine dinvasions et maintenant « les nations européennes reconnaissent un droit aux migrants à venir sinstaller sur leur territoire ». Lauteur signale en même temps que l’Europe occidentale sefforce aujourdhui de sortir de cette tradition dimmigration.

3) Le troisième modèle est l’immigration précaire qui est liée en général au travail. Il concerne les grandes masses de flux migratoires planétaires. Dans ce cas les migrants ne peuvent prétendre à aucun droit durable au séjour ni de demander l’autorisation de résidence dans le pays daccueil subordonné à la durée du contrat de travail.



[1] La Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés, dite Convention de Genève constitue le document-clé dans la définition du réfugié, ses droits et les obligations légales des états. Le protocole de 1967 a retiré les restrictions géographiques et temporelles de la Convention.