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jeudi 1 mai 2025

 

La Révolution d'Octobre et l'émergence de la domination soviétique au Caucase (1917-1922) et les relations turco-soviétique

Dr. Vazeh ASGAROV
Doctor of the University of Strasbourg
Vice-Rector of the Azerbaijan State Oil and Industry University (ASOIU)
Email:
vazeh.askarov@asoiu.edu.az

Mots clés : émigration, époque soviétique, l’Azerbaïdjan soviétique, Armée rouge, relations turco-soviétiques

 

Abstraite: La Révolution d'Octobre 1917 a donné naissance à un gouvernement provisoire en Russie, ce qui a entraîné d'importantes pertes territoriales pour la Russie en raison du traité de Brest-Litovsk. La perte de Bakou en 1918 a eu de graves répercussions sur l'économie russe. Début 1920, les bolcheviks, en pleine expansion, ont cherché à rétablir leur influence dans le Caucase et ont noué des relations diplomatiques avec l'Azerbaïdjan. Un ultimatum du Parti communiste azerbaïdjanais, lancé le 27 avril 1920, a abouti à la proclamation d'une République soviétique après l'entrée des forces bolcheviques à Bakou le 30 avril. Cette occupation a marqué la fin du développement démocratique de l'Azerbaïdjan pour au moins 70 ans. Malgré quelques dissensions parmi les dirigeants locaux, le parlement azerbaïdjanais a cédé le pouvoir aux bolcheviks, reconnaissant l'importance stratégique de l'Azerbaïdjan, notamment de ses ressources pétrolières, pour les efforts industriels soviétiques. Cette occupation a jeté les bases d'un renforcement du contrôle soviétique sur le Caucase.

Au début du XXe siècle, les relations entre la Turquie kémaliste et la Russie bolchévique se sont intensifiées après la Révolution d'Octobre 1917, marquée par des ambitions tsaristes abandonnées et un désir commun d’unifier les peuples musulmans. En 1921, le traité russo-turc de Moscou scella une alliance pragmatique, où les bolcheviks soutenaient la résistance turque contre les puissances occidentales. Cette alliance permit aux bolcheviks d'étendre leur influence au Caucase, notamment en Azerbaïdjan, où ils instaurèrent un régime soviétique après l’occupation de Bakou en 1920. Cependant, la collaboration ne dura pas. Les intérêts divergents et la montée des tensions aboutirent à une dégradation des relations. En 1922, Mustafa Kemal chercha à distancer la Turquie du communisme pour renforcer sa position face aux Alliés. Cette alliance initiale entre la Turquie et les Soviets s’est transformée en une réelle rivalité. Les événements de cette période ont profondément influencé la géopolitique de la région et ont consacré la domination soviétique sur l'Azerbaïdjan.

 

La situation politique de l’Azerbaïdjan à la veille de l’occupation par la XIe Armée rouge

 

Avec l’éclatement de la révolution d’Octobre en 1917 la Russie devient une république avec un gouvernement provisoire présidé par Alexandre Kerenski[1]. Le traité de Brest-Litovsk signé avec les Allemands a comme conséquence les concessions territoriales de la Pologne, d’une partie de l’Ukraine, des Pays baltes, etc., soit environ 800 000 km². Par contre, la perte de la région de Bakou en 1918 a eu de dures conséquences pour la Russie, surtout ressenties par le blocus économique. Avec le changement de la situation en Russie en faveur des bolchéviks au début de 1920, la question de l’influence russe dans les régions du Caucase et d’Asie Centrale est réactualisée. À cette époque, commence la correspondance diplomatique entre Moscou et Bakou avec la proposition de l’union militaire contre Anton Denikine[2]. Le gouvernement de la Russie Soviétique, qui avait pris l’initiative de commencer ce dialogue, ne visait pas d’établir des relations diplomatiques et économiques avec l’Azerbaïdjan, plutôt à gagner du temps pour la préparation des opérations militaires et en cas de réussite des négociations, pour impliquer la République Démocratique d’Azerbaïdjan dans le conflit avec Denikine afin de faciliter une reprise saisie de la République. Par contre, au début de l’année 1920, le danger de Denikine était remplacé par la menace bolchévique. Recevant trois télégrammes dans un bref temps, la réponse du ministre des Affaires étrangères de la République d’Azerbaïdjan est que la menace de Denikine est une affaire intérieure de la Russie et que l’Azerbaïdjan en tant qu’État souverain ne se permet pas de s’immiscer dans les affaires d’un autre État souverain. Le ministre F. Khoyski reconnait la nécessité d’établissement de bonnes relations de voisinage entre les peuples russe et azerbaïdjanais et souligne que la condition pour le début de ces négociations peut servir comme une reconnaissance de la souveraineté de la République d’Azerbaïdjan (Аliyev, 1995 : 202).

Les leaders d’Entente en avril 1920, une fois de plus, après avoir examiné les plans d’aidemilitaire aux républiques de Transcaucasie, sont venus à la conclusion qu’ils n’ont pas de la force pour les aider. Au début d’avril 1920, un détachement de la XIe Armée rouge est apparu sur la frontière de la République Démocratique d’Azerbaïdjan et a intensivement commencé à se préparer à l’attaque au pays. Les bolchéviks d’Azerbaïdjan faisaient preuve de courage et de volonté pour pousser la masse travailleuse à résoudre les tâches urgentes de la révolution. Ils organisaient des conférences et des rapports dans les usines, dans les exploitations pétrolifères, ils préparaient les ouvriers à la lutte politique, consolidaient l’unité internationale. N. Narimanov trouvait le temps d’aller visiter les ouvriers. Les conférences au sujet de la révolution russe intitulées : Les partis politiques et leur programme, Notre point de vue envers la révolution russe, Révolution russe et son influence sur l’Iran lui réservait un accueil chaleureux (Əhmədov, 1984).

Le 27 avril, le Comité Central du parti Communiste d’Azerbaïdjan forme un comité temporaire révolutionnaire présidé par N. Narimanov. Il envoie un ultimatum au gouvernement de la république qui ne se trouvait pas du tout prête à un tel développement des évènements.Les détachements armés ouvriers ont vite pris le contrôle des gisements pétroliers, des administrations, de la poste, du télégraphe, de la gare et la station de radio.

Dans la nuit de 28 avril, le parlement a accepté l’ultimatum et l’Azerbaïdjan est aussitôt proclamé République soviétique. Le 30 avril, le détachement de la XIe Armée rouge est entré à Bakou. Un groupe d’officiers turcs dirigés par Khalil Pacha a contribué activement à encourager la population locale de ne pas résister à l’Armée rouge. Ainsi, à la suite de l’intervention de la Russie a été renversé le Gouvernement national d’Azerbaïdjan ce qui a interrompu au moins pour 70 ans le développement de la démocratie en Azerbaïdjan. Le bonheur éternel de la République d’Azerbaïdjan est lié à la Russie… Sans la Russie soviétique il n’y a pas d’Azerbaïdjan soviétique lance N. Narimanov en un mot d’ordre dont les paroles, exprimaient les espoirs de tout le peuple azerbaïdjanais dès les premiers jours de l’installation du pouvoir soviétique en Azerbaïdjan (Əhmədov, 1984 : 25).

Le ministre de la défense d’Azerbaïdjan S. Mehmandarov ayant toute la responsabilité de défendre le pays et sachant que toute l’armée était rassemblée au Karabakh pour calmer le conflit multiethnique déclarait qu’il était inutile de résister et que cette opposition n’apporterait aucun résultat positif. Malgré le refus de certains moussavatistes comme M. E. Rasoulzade, Ch. Rustembeyli, le Parlement décide de céder le pouvoir aux bolchéviks.

Après l’occupation de l’Azerbaïdjan, les Russes se mobilisaient sur les frontières de la Pologne. Le plan d’occupation de tout le Caucase se réalisera un peu plus tard, avec l’Arménie en décembre 1920 et la Géorgie en février 1921 (Mahmudov, 2005). L’occupation de l’Azerbaïdjan, surtout de la ville de Bakou, était si importante pour les bolchéviques que Lénine exprimait sa certitude le 29 avril en disant : nous savons que notre industrie est arrêtée faute de fuel, nous venons d’apprendre que le prolétariat a pris le pouvoir à Bakou. Cela signifie que nous disposons maintenant d’une base économique telle qu’elle peut permettre le fonctionnement de toute notre industrie (Afanasyan, 1981 : 106).

La direction bolchévique avait toujours considéré cette région comme une partie intégrante de la Russie, qui rapprochait dans cette affaire avec son adversaire principal – les dirigeants     du « mouvement blanc ». Toutefois, contrairement à Denikine, les bolchéviks ont été en mesure de démontrer un certain pragmatisme politique qui leur a permis de remporter une victoire stratégique convaincante – en 1921, l’ensemble de la Transcaucasie était étroitement contrôlé par Moscou et entra bientôt dans la partie d’union d’un État.

À partir du mois d’avril 1920, commence une nouvelle étape pour l’Azerbaïdjan qui préserva son « indépendance » après l’instauration du pouvoir soviétique. Le 30 avril fut signé un traité militaro économique entre la Russie et l’Azerbaïdjan. Les représentations des pays étrangers fonctionnaient en Azerbaïdjan, y compris le consulat russe. Comme preuve de la politique réussie de l’Azerbaïdjan à cette période, on peut considérer l’activité dans le cadre de la défense de l’intégrité territoriale de l’Azerbaïdjan et aussi les traités de Moscou et de Kars ou la conférence de Gênes. En 1920, le premier Congrès des peuples d’Orient eut lieu à Bakou. Après avoir compris que les pays d’Orient n’aspiraient pas aux révolutions, les bolchéviks, compte tenu de leurs intérêts politiques, ont renoncé à maintenir l’indépendance de l’Azerbaïdjan. En décembre 1922, l’Azerbaïdjan, la Géorgie et l’Arménie ont formé une union temporaire. La création de la République Socialiste Fédérative Soviétique de la Transcaucasie (RSFSR 1922-1936) est devenue la première démarche sur la voie de la perte de « l’indépendance » (Гасанли, 2008). La création de l’URSS le 30 décembre 1922 mit fin à cette liberté de l’Azerbaïdjan. Malgré le maintien d’un nombre d’attributs de l’État y compris du drapeau, des armoiries, de l’hymne et de la Constitution, l’État a perdu le statut de sujet du droit international dans plusieurs domaines.

Le 12 mai 1920, le Commissariat intérieur a annulé tous les grades des citoyens Azerbaïdjanais. Le troisième acte de ce décret prévoyait de concéder tous les biens des commerçants et des riches au Comité de l’Armée révolutionnaire. Par exemple, la fabrique de coton de Taguiev, le 21 juin 1920, a été proclamée bien de la République Socialiste Soviétique d’Azerbaïdjan et a été renommée en l’honneur de Lénine. Âgé de 96 ans, Taguiev est privé de tous ses biens et retourne dans sa résidence sur la péninsule d’Apchéron. Il meurt dans la misère. Quelques années plus tard, on trouvera sa fille cadette Sona khanim dans une rue de Bakou avec un morceau de pain sec dans la main en train de mendier (Süleymanov, 1996).

Au XIXe siècle le pétrole a transformé la ville de Bakou en une grande capitale. Avec le nombre de millionnaires la ville occupait une position le leader dans la région. « L’or noir » de Bakou a attiré des spécialistes de tous les coins du monde. Parmi eux, des scientifiques, des chimistes, des ingénieurs talentueux et les architectes, des constructeurs et inventeurs ainsi que des millionnaires du pétrole mondial comme les frères Nobel, les frères Rothschild, les frères Artemovi, etc. Pendant cette époque la ville a connu aussi quelques riches pétroliers originaires de Bakou dont les plus célèbres Haci Zeynalabdin Taguiyev, Agha Musa Naguiyev, Murtuza Mukhtarov, Semsi Essedoullayev, Isa bey Hadjinski, etc. Toutefois, les millionnaires de Bakou étaient différents de leurs collègues car ils n’avaient pas hérité de leurs familles et étaient passés de travailleurs à millionnaires. Certains d’entre eux ont joué un rôle important dans le développement économique, social et culturel de la prérévolutionnaire de Bakou. La ville a rassemblé un grand nombre de migrants : les Juifs de Russie, les Allemands, les Arméniens, les Azerbaïdjanais (à la fois de la Russie et la Perse). Avec le boom pétrolier la vie culturelle a fleuri. L’ouverture des théâtres et la construction de l’Opéra ont fait connaitre Bakou comme Paris du Caucase. Début des années 1920, avec la nationalisation des biens desmillionnaires certains ont réussi à fuir à l’étranger, certains autres ont continué la résistance jusqu’à la mort.

Au mois de septembre 1920, l’Azerbaïdjan n’a plus de droit de garder sa propre armée. À cette époque la signature de l’unification de l’économie, de la finance, de transport et de l’armée de l’Azerbaïdjan avec la Russie donne tout le pouvoir à Moscou.

Les années 1922 et 1991 embrassent la période de l’instauration du pouvoir soviétique en Azerbaïdjan et engageant l’existence pendant 70 ans dans le cadre du pouvoir et de l’État soviétique. Pendant ces années, un riche potentiel économique et intellectuel fut créé en Azerbaïdjan. Par contre, l’histoire de l’Azerbaïdjan soviétique a commencé par la répression et des révoltes. Dans les années 1930 ont commencé les « nettoyages » massifs en URSS. En 1936, la RSFSR était supprimée et la République Soviétique Socialiste d’Azerbaïdjan était insérée dans la composition de l’URSS comme une république indépendante dirigée par Moscou. Les Turcs azerbaïdjanais ont commencé officiellement à s’appeler les Azerbaïdjanais et leur langue nationale est devenue azerbaïdjanaise.

  

Les relations turco-soviétiques au début du XXe siècle.

Après la victoire des bolchéviks sur les armées blanches, en 1920-1921, la politique libérale des Soviets envers les peuples musulmans de la Russie ne dura pas longtemps. Le régime soviétique a été établi dans tous les territoires musulmans de l’ancienne Russie. Il était aussi nécessaire d’établir une alliance entre les pouvoirs kémaliste et bolchéviste. Commencé de 1919 jusqu’au début de l’année 1921, cette alliance turco-soviétique montrait devant les Alliés une alliance formidable, chacun était prêt à profiter du premier signe de faiblesse de son partenaire. Finalement, le 16 mars 1921, un traité appelé le traité russo-turc de Moscou fut signé (Mandelstam, 1970). Le rapprochement turco-soviétique et l’essai de bolchévisation de l’Anatolie ont largement influencé les relations turco-azerbaïdjanaises. Six mois après le premier traité signé, le 13 octobre 1921, un autre traité (Kars) a été signé. Avec ce dernier traité signé, d’une part entre les républiques soviétiques de la Transcaucasie (Azerbaïdjan, Arménie, Géorgie) et d’autre part avec la Turquie kémaliste, les frontières de ces pays étaient fixées et les déplacements de la population vers la Turquie étaient limités. La situation des migrants azerbaïdjanais en Turquie n’ayant plus de relation avec ces pays étant devenue difficile. Avec cette fermeture de la frontière, beaucoup de personnes engagées politiquement ne pouvaient plus échapper aux représailles du nouveau pouvoir.

L’approche turco-soviétique nous amène en avril 1916, deux ans avant le traité de Brest- itovsk signé le 3 mars 1918, quand les grandes puissances de l’Entente avec un traité secret se partageaient les territoires de l’Empire ottoman. Les gains de la Russie tsariste après cet accord étaient la reconnaissance de droits sur Constantinople (Istanbul), les Dardanelles et une grande partie orientale de l’Empire. Par contre avec la révolution de 1917, les bolchéviks changent leur position et mettent fin aux ambitions tsaristes, encourageant Moustafa Kemal dans l’organisation de la résistance contre les Franco-Britanniques. Les bolchéviks, « au nom de la paix », sortis vainqueurs de la Première Guerre presque immédiatement se sont trouvés les alliés de la Turquie. La situation internationale et l’influence des pays européens sur la Turquie et sur la Russie soviétique provoquaient leur alliance malgré toutes leurs relations traditionnelles problématiques. D’après Paul Dumont, on voit que les premières relations turco-bolchévik ont débuté en mai 1919. Le colonel soviétique Budennyj se trouvant en Turquie fournira des armes, des munitions et de l’argent en échange de l’installation d’un régime selon les principes du bolchévisme en Anatolie (Dumont, 1977/1 : 167). En sachant qu’il y avait à l’époque environ 25 millions de musulmans en Russie, les rapports des Soviets avec les Turcs s’expliquaient par leur désir de faire basculer le monde musulman dans leur camp et par l’espoir de bolchéviser l’Anatolie. La tâche de propagande communiste parmi le peuple musulman de Turquie était réalisée par Mustafa Suphi, le chef du parti communiste turc[3].

Le leader communiste turc mobilisait les prisonniers turcs en Russie et avec ses 200 collaborateurs, dirigés par Khalil Pacha et d’autres officiers turcs, aidait à l’Armée rouge pour la« libération » de l’Azerbaïdjan[4].

                                                         Mustafa Suphi

Source : www.google/image.fr


La Turquie, toutefois, préoccupée par les puissances occidentales pour son indépendance, avait besoin d’un soutien militaire et diplomatique de la Russie soviétique. En 1920, la Russie a engagé des contacts étroits avec les représentants de Mustafa Kemal, venu à la tête de l’administration turque. L’offensive des troupes britanniques à Istanbul, le 16 mars 1920, ont eu une influence déterminante sur la nature des relations turco-soviétique pour l’obtention de l’aide militaire. Nous lisons dans la lettre de Mustafa Kemal envoyée à Lénine le 26 avril 1920 les lignes suivantes : si les forces soviétiques commencent les opérations militaires contre la Géorgie ou bien avec les relations diplomatiques obligent la Géorgie à entrer dans l’union pour qu’elle expulse les Britanniques du territoire du Caucase, le gouvernement turc entreprendrait des opérations militaires contre l’Arménie impérialiste et s’engagerait à obliger la République d’Azerbaïdjan à entrer dans l’État soviétique (Аliyev, 1995 : 203).

Le rapprochement avec les Turcs a donné une chance supplémentaire aux bolchéviks de réussir à attirer une masse de la population musulmane du Caucase vers eux. Comme l’a signalé Ordjonikidze à Lénine : Juste après la prise de Bakou, les soldats et les officiers turcs ont joué un rôle très actif en faveur de la révolution qui a obligé le gouvernement à s’enfuir de Bakou (Volkhonskiy, Мoukhanov, 2007). Le chercheur R. Moustafazadé pense que l’approche de la Turquie kémaliste avec la

    Russie soviétique est le facteur le plus important dans la chute de la République démocratique d’Azerbaïdjan (Мoustafa-zade, 2006 : 44). Paul Dumont (1977/1 : 169) souligne dans son article : les relations turco-soviétiques de 1919-1922 que :La stratégie nationaliste avait dès cette époque comme axe principal de la création d’une frontière commune avec les bolchéviks afin de faciliter l’arrivée de l’aide escomptée. Il s’agissait en somme, en échange d’un soutien soviétique à la cause Anatolienne, d’aider à la bolchévisation de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et de l’Arménie.

Après l’occupation de Bakou, la promesse de XIe Armée rouge de partir sauver la Turquie n’est pas réalisée. Les officiers turcs étaient soit arrêtés soit renvoyés en Turquie. Mustafa Subhi même était assassiné à Trabzon. Les Turcs pensaient que l’arrivée de l’Armée rouge en Azerbaïdjan porterait un coup à l’Entente, à leur ennemi commun et que cela contribuerait à une collaboration plus effective entre la Turquie et les Soviets. Le désintérêt de la soviétisation du pouvoir d’Ankara a causé, en mars 1922, la dégradation des relations turco-soviétiques et la reprise d’une collaboration avec les Alliés et d’un bon voisinage. Comme l’explique Paul Dumont : […] Mustafa Kemal a souhaité améliorer l’image de marque de la Turquie nationaliste avant de se lancer dans des négociations avec des Alliés. Il s’agissait […] de signifier au monde capitaliste que la Turquie était fermée au communisme et qu’elle ne tolérerait jamais une immixtion bolchévique dans ses affaires. (Dumont, 1977/1: 184).


Conclusion

La période suivant la Révolution d'Octobre 1917 a été cruciale pour la Russie et la région du Caucase, marquée par des transformations profondes et des rebondissements géopolitiques majeurs. La perte de Bakou et l'établissement d'une République soviétique en Azerbaïdjan ont non seulement affaibli l'économie russe, mais ont aussi jeté les bases d'un contrôle soviétique durable sur le Caucase. L'alliance entre la Turquie kémaliste et les bolcheviks, bien qu’initialement prometteuse, a rapidement cédé à des divergences d'intérêts, soulignant les tensions entre aspirations nationales et idéologies politiques. Ce contexte complexe a profondément influencé la dynamique régionale, favorisant une domination soviétique qui perdurera pendant des décennies. L'analyse de cette période révèle l'interconnexion des événements à l'échelle locale et internationale, façonnant ainsi l’avenir de nombreux pays du Caucase et leurs relations avec les grandes puissances de l'époque.

 

Bibliographie.

1.    Constant Antoine (2002) L'Azerbaïdjan, Karthala (Méridiens), Paris.

2. Arzumanlı Vaqif, Mustafa Nazim (1998), Tarixin qara səhifələri, Deportasiya. Soyqırım. Qaçqınlıq, Bakı, Qartal.

3.      Arzumanliı Vaqif (2001) Azerbaycan Diasporu, Bakı, Qartal.

4. Əliyev Zaur Bilal oğlu. “Zəngəzur dəhlizi: geosiyasi realliqlar və perspektívlər”. Bakı, 2023, 102 s.

5. Асадов  Сaбир (1998), Историческая география Западного Азербайджана, Баку, Азербайджан.

6.   Ismayilov E. Həsənov C. Qafarov T. (1995), Azərbaycan tarixi, Baki Oyretmen.

7.  Asgarov Vazeh (2014) L’immigration des Azerbaïdjanais, L'immigration générale des Azerbaïdjanais, histoire et perspectives : le cas de la France, Allemagne, PAF, p.425.

8.    Asgarov Vazeh (2022) L'immigration des Azerbaïdjanais en France, Edition Kapaz, Strasbourg, France, ISBN: 978-2-492157-03-5, p.341.

9.    Kyrou Ariel, Mardoukaiev Maxime (1989), Le Haut-Karabakh, vu du côté Azerbaïdjan, in : HERODOTE, “Les marches de la Russie”, revue de géographie et de géopolitique, IVe  trimestre 1989, N° 54-55.

10.  Dumont Paul (1977), L’axe Moscou-Ankara. Les relations turco-soviétiques de 1919 à 1922, in Cahiers du monde russe et soviétique, Volume 18, Numéro 3, p. 165– 193, Paris, École des Hautes Études en Sciences Sociales.

11. Мustafa-zade Rakhman (2006), Две Республики: Азербайджанo — pоссийские отнощения в1918-1922гг, (Deux Républiques: relations entre l’Azerbaïdjan et la Russie dans les années 1918-1922), Москва, МИК.

12.  Аliyev Igrar (1995), История Азербайджана с древнейших времен до начала XX века (Histoire de l’Azerbaïdjan de l’Antiquité au début du XX e siècle), Баку, Элм, 202.

13. Hasanli Djamil (2008), Азербайджанская демократическая республика (La République Démocratique d’Azerbaïdjan), Баку, Salam.

14. Suleymanov Manaf (1996), Azərbaycan milyonçuları: Hacı Zeynalabdin Tağıyev (Millionnaires azerbaïdjanais: Haji Zeynalabdin Tagiyev), Bakı, Gənclik.



[1] Alexandre Fiodorovitch Kerenski (né 02/05/1881 et mort 11/06/1970) occupa divers postes ministériels dans les deux premiers gouvernements du prince Georgy Lvov et après la Révolution de Février et fut le président des deux suivants jusqu’à la prise du pouvoir par les bolchéviks à l’occasion de la Révolution d’Octobre.

[2] Anton Ivanovitch Denikine (né 04/12/1872 à Pologne mort 08/08/1947 aux États-Unis). Général russe, chef d’État-major dans les armées de la Russie impériale pendant la Première Guerre mondiale, commandant en chef de l’armée des volontaires pendant la guerre civile russe.

[3] Mustafa Subhi - (né 1883 à Giresun, mort 29/01/1921 à Trabzon), révolutionnaire turc, fondateur et président du parti Communiste Turc crée en juin 1920 à Bakou. En 1914 échappés de la répression et réfugié en Russie, il commence à propager les idées bolchévistes. En 1918 il fonde le journal Yeni Dünya (« un Nouveau Monde »), qui préconise les idées de la révolution d’octobre 1917 parmi les travailleurs musulmans de Russie et d’Orient. Arrêté par les gendarmes turcs à Trabzon il est noyé en mer.

[4] À la fin de la Première Guerre mondiale, il y avait environ 60 000 000 de prisonniers turcs sur le territoire de l’ancien Empire russe (Paul Dumont, 1977).


vendredi 25 avril 2025

       L'Occupation soviétique et ses conséquences : l'éxil et la répression des élites Azerbaïdjanaises

  Dr. Vazeh Asgarov

Docteur de l'Université de Strasbourg
Membre du conseil d'administration du Parti du Nouvel Azerbaïdjan (YAP)
Vice recteur de l'Université d'État du pétrole et de l'industrie d'Azerbaïdjan (ASOIU)

    L’invasion soviétique a causé la chute de l’Azerbaïdjan démocratique. Avec l’occupation russe le 27 avril 1920, commence une nouvelle branche de l’émigration définie par des chercheurs comme l’émigration des élites. Elle touche essentiellement les commerçants, les bourgeois, les partisans de l’armée nationale, les députés, les ministres, les fonctionnaires d’État, les membres des partis politiques, les intellectuels et les nationalistes. Pays voisin, la Turquie facilitait beaucoup l’émigration non seulement des Azerbaïdjanais, mais aussi d’autres peuples n’acceptant plus de vivre sous l’occupation russe. Ziya Bunyadov (1993 : 22) dans son Qırmizı Terror souligne qu’avec l’arrivé au pouvoir des bolchéviques en Azerbaïdjan, Lénine annonçait : « Vive l’Azerbaïdjan indépendant » et le lendemain de l’occupation d’avril 1920, promettant un avenir florissant au peuple, il commença à éliminer tous ces hommes brillants.
        Les riches paysans (Goulag) refusaient de partager leurs productions avec l’État, soit en les cachant dans leurs caves, soit en les détruisant. Ces paysans étaient chassés et expulsés, et en cas de résistance sont assassinés.
        Construction d’un canal par des prisonniers du Goulag (1932)

                                    Source : www.mapage.noos.fr
        Lorsque l’État soviétique est établi dans les frontières de l’ancien Empire russe, des centaines de milliers, voire des millions de personnes ont été obligées de fuir leurs foyers. Les habitants de la Russie, de l’Ukraine, de la Biélorussie, de l’Azerbaïdjan, de la Géorgie et d’autres républiques, fuyant la persécution, la terreur, les meurtres et autres horreurs sont partis à l’étranger. La vie des émigrés azerbaïdjanais fut également pleine de difficultés, de douleurs et de contradictions, mais en même temps, plein d’honneur et d’intérêt. Les pays qui ont accordé l’asile aux migrants ont été sous pressions diplomatiques de l’URSS et constamment harcelé par la terreur des services de renseignement soviétiques. L’exil à l’étranger n’offrait pas les meilleures conditions pour la lutte contre le bolchévisme. Pourtant, rien ne pouvait empêcher de mener la lutte idéologique jusqu’au bout. Ces évènements font partie du patrimoine et se sont inscrits dans l’histoire. Le travail théorique et pratique de l’émigration azerbaïdjanaise sur son contenu, sa qualité, peut être comparé avec le travail de la migration russe et ukrainienne.
        Il existe encore aujourd’hui des opinions publiques qui croient que la déportation des peuples soviétiques a débuté dans les années trente. Mais en réalité, les évènements ont commencé durant les premiers mois et les années du conseil d’administration des bolchéviks, pendant la période de la guerre civile en Russie. De plus, la politique de déportation de l’Union Soviétique avait une préhistoire très solide commencée sous le tsar Pierre le Grand.
     Dès le début de la soviétisation jusqu’à la mort de Staline, l’Azerbaïdjan a connu quelques périodes de répressions. La première période a commencé au début des années vingt et concernait les paysans, les politiciens, les religieux et les propriétaires. La deuxième période touchait plutôt les nationalistes, les moussavatistes et les dirigeants des idées panturquistes. Elle a débuté juste après l’installation du pouvoir soviétique en Azerbaïdjan et étant plus longue, a continué jusqu’aux années trente. La troisième période est entrée dans l’histoire sous les noms de Purge, Grandes Terreurs ou Terreur rouge stalinienne.
        Malgré le fait que la République Démocratique d’Azerbaïdjan ait cédé le pouvoir sans résistance aux bolchéviks, dans les régions azerbaïdjanaises de Karabakh, de Gandja, de Zakhatala, de Shamkir, etc., la résistance contre l’occupation continua jusqu’aux années trente. Ces combats contre la réoccupation russe étaient organisés non seulement par les riches paysans et les ouvriers, mais aussi par les intellectuels azerbaïdjanais présentant les différents partis politiques (Moussavat, Ittihad). L’attaché militaire de la République Azerbaïdjanaise (RDA) en Turquie A. Askerov-Kenguerlinski (1990) dans son essai La tragédie de l’Azerbaïdjan montre que 48 000 personnes furent assassinées par la terreur rouge rien qu’entre le 28 avril 1920 et août 192168. Mahmoudov (2005) explique qu’après l’installation des bolchéviques en Azerbaïdjan, seulement en une année, 50 000 personnes importantes furent fusillées. L’historien H. Azimov souligne: après l’effondrement de la révolte à Gandja 15 000 Azerbaïdjanais furent assassinés. Les savants représentaient la majorité des 50 000 personnes massacrées entre le 28 avril 1920 et janvier 1921. Nous pouvons citer le nom de N. Yusifbeyli, l’un des premiers ministres de la RDA, qui était porté disparu et fut retrouvé assassiné après un mois d’occupation du territoire azerbaïdjanais. Les destins du grand historien de la littérature azerbaïdjanaise Firudine bey Kothcerli, du ministre étranger Feteli khan Khoyski, du moussavatiste Memmed Baguir bey, du docteur N. R Refibeyli, des généraux Mourad bey, Ahmed bey, Gaytabachi sont similaires.
        Faisant la connaissance avec l’histoire soviétique on voit que les Bolchéviks, dès leur installation au pouvoir, organisaient l’élimination des personnes créant le moindre de doute. Mais la vraie tragédie de cette époque débutera en 1936 et prendra une forme assez violente dans les années 1937-1939. D’après Z. Bunyadov (1993), seulement en deux ans et demi, entre 70 000 et 80 000 Azerbaïdjanais de renoms (savants, écrivains, professeurs, militaires, religieux, etc.) sont massacrés, portés disparus et exilés. La « machine de la condamnation » à mort tournait sans arrêt et sans pause et durait maximum 15 à 20 minutes.
        Les Azerbaïdjanais, étant des musulmans et ethniquement proches des Turcs, sont considérés comme une menace potentielle du pouvoir soviétique dans le Caucase du sud. Par exemple, si les Géorgiens et les Arméniens sont autorisés à garder leurs alphabets, chez les Azerbaïdjanais il était changé deux fois – d’abord l’alphabet arabe est remplacé par l’alphabet latin, et ensuite, quand le pouvoir kémaliste en Turquie passe à l’alphabet latin, en Azerbaïdjan on le fait remplacé par l’alphabet cyrillique. Les mêmes discriminations et les différentiations peuvent être notées dans les noms de famille des pays Caucasiens. Si les Géorgiens et les Arméniens gardent le suffixe de leurs patronymes durant l’époque soviétique, pour le peuple azerbaïdjanais cela n’est pas le cas. Le plus souvent, les noms arméniens se terminent par -ian ou -yan, ce qui signifie “fils de”. Plusieurs noms chez les Géorgiens se terminent par le suffixe -dze signifiant “le fils”, chvili signifiant l’enfant, ou bien -ouri, -ouli, -ani. Avec l’arrivée du pouvoir soviétique en Azerbaïdjan, les noms commencent à se changer avec plus d’exigence.
        Ayant peur de la répression, les suffixes -khan ou -bey sont supprimés des noms et prénoms. Les nouveaux nés portent plus les noms des personnalités historiques, mais par fois mêmes les noms absurdes avec la politique de la collectivisation comme Tractor (le Tracteur), Inqilab (la Révolution), Sovet (Conseil), Octyabr (Octobre, à l’occasion de la révolution d’Octobre), Marlen (combinaison des prénoms Marks et Lénine). En conséquence, le pouvoir soviétique modifie forcement les noms azerbaïdjanais et chez la plupart des familles les suffixes des noms sont remplacés par -ov et -ev. Avec la proclamation de l’indépendance en Azerbaïdjan en 1991, les noms traditionnels azerbaïdjanais commencent à reprendre leur place, les suffixes -li, -zade -oğlu signifiant l’origine géographique, l’appartenance à l’aristocratie et la parenté.
        Actuellement en Azerbaïdjan, la réduction des fins des noms est devenue plus répandue et facile au niveau du changement de la documentation. Ce phénomène est seulement l’un des exemples de l’imposition de la politique de l’Empire russe (soviétique) avec le but « d’acculturer » des peuples « manquant » de culture. Le même cas existe dans les autres pays turcophones comme au Kazakhstan, en Ouzbékistan ou au Turkménistan. Par exemple, en Ouzbékistan, même aujourd’hui, les suffixes des noms russes sont conservés. Chez les Tatars de Crimée, il est ressenti le mouvement pour la cessation de l’utilisation des suffixes russes dans les noms. Ils préfèrent être appelés non Umerov, Veliyev, mais simplement Ümer, Veli. Dans les pays baltes, le pouvoir letton jugea que dans un « État indépendant » le peuple ne peut pas garder les noms russes. En Lettonie, la plupart des noms avec les suffixes russes -ov, -ev se sont ajouté une lettre -s et pour cela il fallait absolument « déculturer » la population en rendant à chaque nom une lettre s.


    Conclusion
    L'occupation soviétique de l'Azerbaïdjan a engendré une période tragique marquée par l'émigration, la répression et une transformation profonde de l'identité nationale. Fuyant la terreur et la persécution, de nombreux Azerbaïdjanais ont cherché refuge à l'étranger, alors que ceux restés sur place ont lutté contre un régime oppressif qui visait à éradiquer toute forme de dissidence. Ces événements, bien qu'empreints de douleur et de perte, font partie d'un héritage résilient, témoignant de la détermination du peuple azerbaïdjanais à préserver sa culture et son identité face à l'adversité. L'histoire de cette époque continue d'inspirer les générations contemporaines dans leur quête de liberté et de reconnaissance.


mercredi 9 avril 2025

 ADR dövründə Avropaya göndərilmiş 100 gəncin taleyi!

Dr. Vazeh Əskərov


Azərbaycan gəncliyinin tarixində xaricdə təhsil almaq ənənəsi XIX əsrin ortalarına təsadüf edir. Çar Rusiyası, yerli mütəxəssislərin hazırlanması ücün azərbaycanli gənclərin də öz ölkə daxilindəki ali məktəblərə göndərməyi rəva bildi. Azərbaycanın zəngin ailədən olan tam əksəriyyət oğlanlar olan cavanları Sankt-Peterburg, Tiflis və Rusiyanın basqa şəhərlərinin ali məktəblərində təhsil almağa göndərildi.


Azərbaycanlı gənclərin xaricdə təhsil XX əsrdə sistemli şəkildə ADR dövründə, 1970-ci illərdə və nəhayət müstəqillik əldə etdikdən sonra davam etdirilmişdir. Qeyd edim ki, XX əsrdə sistemli şəkildə azərbaycanlı gənclərin ölkə hüdudlarından kənarda müxtəlif aparıcı universitetdə təhsil almasının əsasını məhz Ulu Öndər Heydər Əliyev başlatmış və 1991-ci ildən sonra uöurla davam etdirilmişdir.



Azərbaycanlı gənclərin xarici ölkələrdə təhsil almaları ilə bağlıqanun ilk olaraq 1 sentabr 1919-cu il ADR in Baki Dovlət Universtetinin açılışı dövründə insan kapitalinı nəzərə alaraq tələbələrin xarici ölkələrdə ali tehsil almağa göndərilməsinin əhəmiyyəti vurğulanmışdır. Artiq 14 yanvar 1920 ci il bütün Azərbaycan xalqı ilk 100 (Rusiyada vətəndaş müharibəsi getdiyindən 13 tələbə ora gedə bilməmişdir) tələbəsini Avropanın aparıcı ölkələrində təhsil almağa yola salmağa böyük tən-tənə ilə hazırlaşırdı. 6 ay nizamlı təqaüd alan ilk təlbələrimiz Bolşevik isğalından sonra acınacaqlı şəraitlə üzləşrlər.

Təqaüdlərinin büyük fasilələrlə verildiyinə görə tələbələr Nəriman Nərimanova məktub ünvanlayırlar. Nərimanov hələ ADR dövründə tələbələrin işi ilə meşğul olmuş Bəhram Axundovu xaricdə təhsil alan tələbələrin vəziyyetini öyrenmək üçün Avropaya məzun edir. 1922-ci ilin evveli altı aylıq yoxlamadan sonra cənab Axundov Nərimanova tələbələr haqqında məruzəsini çatdırır. Tezliklə Avropadakı tələbələrin vəziyyetinin yaxşılashdırılması üçün qərar verilir. Qısa müddətdən sonra Nərimanovun Moskvaya işə cəlb olunması ilə tələbələrimizə qarşı olan münasibeət kəskin şəkildə dəyişir. Tələbələr "sədaqətli" və "sədaqətsiz" adı ilə iki hissəyə ayrırlırlar.



Tezliklə onlardan bəzilərinin adı Avropa həbsxanalarından, basqa əlac yolu tampayaraq intihar ədənlərin sırasında yer alır. Və ən nəhayət böyük çetinliklə ölkəyə gayıdan tələbələr bir vaxtdan sonra Qırmızı Terrorun qurbanına çevrilirlər.
Vazeh Əskərov.

mardi 21 janvier 2025

 

The historical Azerbaijani territories of Karabakh, Nakhitchevan and Zengezur under Armenian claims



 





Dr. Vazeh ASKAROV

Doctor of the University of Strasbourg
Member of the Board of Directors of the New Azerbaijan Party (YAP)
Acting Rector of the Azerbaijan State Oil and Industry University (ASOIU)

         Key words: deportation, immigration, history, sociology, diaspora, migration

Abstract: The Armenian-Azerbaijani Karabakh conflict was regarded as one of the most terrible conflicts of the twenty-first century, with the consequences affecting the lives of millions of Azerbaijanis. The Karabakh conflict over officially began in 1986 with the first refugees expelled from the regions of Gafan and Megri (Armenia). This issue is well-known around the world because it only surfaced during the Glasnost era. However, starting to study the origins of this conflict from the time of perestroika does not seem justified. The Armenian-Azerbaijani conflict has persisted for more than a century and we need take a look back to have a better understanding of the situation. Armenian claims to the historical Azerbaijani territories (Karabakh, Nakhchivan, Zangezur) were resolved by the Moscow (March 16, 1921) and Kars (October 13, 1921) treaties. The assignment of the Zangezur region to Armenia in 1921 ended the territorial continuity between Azerbaijan and Turkiye (Vazeh Asgarov, 2022: 165-172), As a result of this transfer, Nakhchivan was separated from Azerbaijan. The Azerbaijani population in these regions had decreased from 51% in 1897 to 6% in 1926. Moscow accepted and proclaimed the Autonomous Soviet Republic of Karabakh in July 1923 and the Autonomous Soviet Republic of Nakhchivan in March 1924 (Antoine Constant, 2002: 286-296).

1.    Introduction:

Examining the history of Nagorno-Karabakh during the first stages of Sovietization and referring to the archival documents on the issue of "Stalin's transfer", according to the Armenians, we must clarify some questions about the mountainous part of Karabakh, as well as the issues related to Zangezur and Nakhichevan. It should be emphasized that, according to the Armenians, on July 5, 1921, the Caucasian Bureau of the Soviet Communist Party decided to include the Nagorno-Karabakh province in the administrative territory of Azerbaijan. In this circumstance, we see how the communist power of the early years of Sovietisation used the conflict zone to establish itself in other parts of the South Caucasus. N. Narimanov wrote to Lenin that ...the territories that were Azerbaijani under the Musavat government became contested under the Soviet regime, and the people saw this and complained. The Azerbaijani regions of Karabakh, Zangezur, and Nakhchivan were utilized in discussions with Armenia, as demonstrated by an analysis of the correspondence between Chicherin, Lenin, Ordzhonikidze and Narimanov. Blocking all relations between Azerbaijan and Turkiye was another justification for this approach (Vazeh Asgarov, 2022: 165).  

Boris Legran[1] sent a coded telegram on September 23, 1920, stating that transferring Zangezur and Nakhchivan to Armenia is not a cause for alarm. However, these territories were necessary for operations in Turkiye and Tabriz. Following the establishment of Soviet power in Armenia (November 29, 1920), a declaration was made on December 1, 1920, proclaiming that... from now on, no territorial issue could be the cause of conflict between the two neighboring nations... However, the dissemination of this declaration was published differently in the press of these two countries, Azerbaijan and Armenia. In the Bakinskiy rabochiy and the Kommunist newspapers, it was stated that the self-determination of Nagorno-Karabakh within Azerbaijan was acknowledged. In contrast, the Kommunist newspaper of Armenia published recognition of Nagorno-Karabakh as an integral part of the Socialist Republic of Armenia (Vazeh Asgarov, 2022: 166). However, after the declaration was made, the regions of Nakhchivan and Karabakh remained within Azerbaijan.

Nevertheless, in order to implement the treaty between the Soviets and the Kemalist Turkiye (March 16, 1921), Nakhchivan became a very important autonomous region to ensure the security of Turkiye's eastern borders. On July 4, 1921, the Caucasian Bureau (Kavburo) discussed the issue of including Karabakh in Armenia, under the condition of organizing a plebiscite in Nagorno-Karabakh and leaving it within Azerbaijan. On July 5, 1921, Kavburo decided to leave Karabakh within Azerbaijan. These two words, "include" and "leave," would subsequently come into play at the start of this brutal struggle at the end of the 20th century. When the USSR collapsed, Armenians would present themselves favorably to the world as victims of Stalin’s regime, in order to gain sympathy from global opinion. Intellectuals who support Armenian nationalism brought up the issue of Nagorno-Karabakh's autonomy following the July 5 ruling.  On July 7, 1923, the Central Executive Committee of Azerbaijan issued a decree on the formation of the Autonomous Region of Nagorno-Karabakh within Azerbaijan.

Throughout the 20th century, Armenian nationalists would raise the Karabakh issue multiple times. At the time, Armenian nationalist activities were halted. However, the perestroika doctrine restored nationalist beliefs not only in Azerbaijan, but also across the USSR. But, none of the former Soviet countries experienced a tragedy as catastrophic as the one that directly affected two former federated republics.

2.    Context:

A number of Azerbaijani territories were also annexed to Armenia during the Soviet era. The process began in 1922 with the transfer of Azerbaijani regions to Armenia such as Dilidjan and Goytche to Armenia. In 1923, nine districts of Nakhchivan were annexed. In 1929, the annexation of several villages from the regions of Gazakh, Zengilan, and Ordubad to Armenia led to the creation of the Meghri region. In 1946, 4,000 hectares of forest, and in 1969, large territories from the regions of Gadabay, Gazakh, Tovuz, and Sederek were transferred to Armenia, although this was only completed in 1984. According to the Treaty of Batumi on June 4, 1918, the size of independent Armenia was 9,000 km² and by 1988, it had increased to 29,743 km². In addition, in the result of the first Karabakh war the Armenian army occupied another 20,000 km² from Karabakh and seven Azerbaijani regions. In contrast, the area of Azerbaijan between 1918 and 1920 was 114,000 km², while the current area of the country is 86,600 km², including the territories occupied by Armenian forces during the I Karabakh war (Arzumanli, Mustafa, 1998, 129). The Karabakh Liberation Organization (KLO) published a brochure in 2009 in three languages about the consequences of the Armenian aggression. The leaflet gives the chronology of Armenian aggression from 1918 to the most recent Karabakh conflict (Organization of Liberation of Karabakh, 2009).

The first ethnic confromtations in Soviet Azerbaijan occurred in Baku and Sumgait in 1963, and in Karabakh in 1968. In early 1965, one of the first events of Armenian propaganda took place in the Soviet Union. That year, under the influence of the Armenian diaspora, Armenians managed to organize the celebration of the 50th anniversary of the "Armenian genocide" in the USSR. A year earlier, all the media and publishing houses were focused on anti-Turkish propaganda. During this period, the Dashnaktsutyun Party (Armenian nationalist-socialist party), which had previously been underground for many years, began to operate openly. Thanks to Anastas Mikoyan’s tireless efforts, the party simultaneously succeeded commemorate Andranik Ozanian’s the 100th anniversary at the same time. Even Azerbaijani newspapers published articles about him, portraying him as a hero of the Armenian people. At a rally organized on April 23, 1965, in Yerevan, there were posters with the following slogans: "Western Armenia must belong to Armenia," "Nagorno-Karabakh is ours, Nakhchivan is Armenian land," "Armenians, the time for revenge for 1915 has come, unite!" Here, we can easily see that the Armenian-Azerbaijani conflict and the Karabakh movement are not recent, and during the Soviet era, and they settled down during the Soviet era but continued to function in secret for a long time (Asadov, 1998).

The Nagorno-Karabakh war[2], which was artificially created at the end of 1987, was viewed by the Azerbaijani people from the start as an attempt to undermine the country's territorial integrity and a violation of its inhabitants' constitutional rights. On January 12, 1989, the Praesidium of the Supreme Soviet of the USSR issued a decision establishing a special regime in the autonomous territory, demonstrating Moscow's intention to remove Nagorno-Karabakh from Azerbaijan's administration.

The first 400 Azerbaijani refugees deported from Armenia arrived in Sumgait, the country’s third largest city. Following the anti-Turkish rally held in Yerevan on February 19, 1988, Armenian nationalist’s actions increased even further. The protests will next take place in Karabakh. The goal was to demonstrate the world, with the assistance of the Armenian diaspora, that the Armenians of Karabakh, deprived of their rights, wanted to be annexed to Armenia. Subsequently, they prepared a scenario for a tragedy in Sumgait, involving refugees who had settled there two years earlier from Armenia. Interethnic violence broke out in Sumgait on February 29, 1988, erupted, killing 32 people (26 Armenians and 6 Azerbaijanis) and several injuries after three days of conflict. Two facts particularly stood out: one of the individuals responsible for these events, Pasha Grigoryan, was of Armenian origin, and the Armenian population of Sumgait had closed their savings accounts 15-20 days before these events (Ismayilov, Hasanov, Qafarov, 1995, 310-318).

According to Ariel Kyrou and Maxime Mardoukhaïev (1989: 266) in Le Haut-Karabakh, vu du côté Azerbaïdjan, write: "Three men were judged in a semi-trial after a mock investigation: two Azerbaijanis and one Armenian, Grigorian, who allegedly killed five Armenians".

Saying that the Nagorno-Karabakh conflict began after the events in Sumgait does not correspond to the truth. According to Azerbaijanis, the conflict began in the late 1980s, when the Azerbaijani people was expelled from Armenia and two Azerbaijanis were murdered in Askeran (Karabakh). However, neither the Azerbaijani press nor the central press reported anything about it. Because this period of the conflict's history remains unknown, until the events of Sumgait, the tactics of Armenian nationalists consisted of threats, extortion and intimidation. In contrast, during the Sumgait episodes, the central media exposed the Azerbaijani people's aggression and inhumanity to the world. 96 people were convicted to death for killing 26 Armenian in Sumgait. However, public opinion was not informed of the brutal deaths of 317 Azerbaijanis in Armenia during this period (Asadov, 1998).

In May 1989, historian Ziya Buniyadov, president of the Academy of Sciences of Baku, provided a highly particular version of the pogroms. In his article "Why Sumgait?", he concluded that the Armenians themselves engineered the Sumgait massacre with the aim of discrediting Azerbaijan and stimulating the Armenian nationalist movement, stating: "The tragedy of Sumgait was carefully planned by Armenian nationalists. Armenian photographers and television crews covertly entered the city a few hours before the event began, anticipating how it would unfold. The first crime was conceived by a certain Grigoryan, who presented himself as an Azerbaijani and who murdered five Armenians in Sumgait" (Vazeh Asgarov, 2014: 2012).

While highlighting additional details, Ariel Kyrou and Maxime Mardoukhaïev (1989: 266) add: "Leaders of the National Self-Determination Union of Armenia, such as Paruyr Hayrikyan, who was exiled to the United States after being expelled from the USSR, assured me that they had many pieces of evidence showing that the first murders were not committed, or at least directed, by Azerbaijanis, but by KGB agents".

In his interview, Victor Ilyukhin[3], the vice-president of the State Duma’s committee, emphasized that: "The events of Sumgait were provoked by the Armenians, at the same time as the expulsion of Azerbaijanis from Armenia. A large number of Azerbaijanis were expelled, without even being allowed to take documents or essential belongings. It was extremely cruel". When asked who benefited from the pogrom against Armenians in Sumgait, he replied: "It was advantageous for Armenia, for an adventurer like Levon Ter-Petrosyan[4]. They prepared the 'Sumgait card' at a time when the issue of separating Karabakh from Azerbaijan was at stake... In short, they staged a grand spectacle of a great tragedy".

From 1988, the process has been driven by Armenian rather by Azerbaijanis. In March 1988, a special decree on the socio-economic development of the Nagorno-Karabakh region was adopted in the USSR. The approach was as follows: a decree from the Presidium of the Supreme Soviet of the USSR, on January 12, 1989, introduced a special form of governance to strip Azerbaijan’s authority over the Nagorno-Karabakh Autonomous Region (NKAO), and transferred control to a special administration committee led by a representative of the Centre (Moscow), which effectively meant the secession of Nagorno-Karabakh. The Soviet administration made efforts to create the image of a normalization of the situation in the region, paying special attention to the issue, while remaining silent about the great tragedy of the Azerbaijani people. On this issue, the neutral position of the Azerbaijani administration of this period betrayed its citizens. In February 1988, at a meeting of the regional Soviet of the Nagorno-Karabakh Autonomous Region (NKAO), without the participation of Azerbaijani deputies, a decision was made to separate the NKAO from Azerbaijan and attach it to Armenia. On December 1, 1989, the Supreme Soviet of the Armenian SSR adopted a decree on the annexation of Nagorno-Karabakh. This decree contradicted the constitutions of the USSR and Azerbaijan, according to which the territory of a Soviet republic could only be modified by mutual agreement between the interested republics. Moscow's biased policy towards Azerbaijan caused anger and mass protests. Moscow decided to use military force to quell the situation. On the night of January 19–20, 1990, without declaring a state of emergency, the Soviet army massacred at least 137 people in Baku, and hundreds of injuries, disappearances, and arrests were reported (Ismayilov, Həsənov, Qafarov, 1995: 304-326).

During the Karabakh war, from 1987-1991, Armenia undertook a strategy of total expulsion of the Azerbaijani population, expelling over 200,000 Azerbaijanis. In the early 20th century, Azerbaijanis represented almost half of the population of the current territory of Armenia, but today, according to unofficial statistics, there are no Azerbaijanis left in the country, except for prisoners. However, according to non-official information the current number of Armenians living in Azerbaijan is more than 20,000 (Vazeh Asgarov, 2014: 2015).

One of the most horrifying tragedies of this conflict occurred during the night of February 25-26, 1992, the Khojaly massacre. By its population, Khojaly was the second-largest city in the region after Shusha and had the only regional airport. During military operations, the city was surrounded by Armenian soldiers. The residents were forced to leave the city and walk towards Agdam, a neighboring Azerbaijani city. However, most of them were unable to escape an attack launched late at night. That night, the Armenian armed forces, supported by the 366th Russian army regiment, savagely massacred civilians, including the elderly, women, and children. The city was occupied and completely set on fire. Equipped with artillery and more modern weapons than the Azerbaijani fighters, these soldiers carried out the bloodiest massacre in the history of the Armenian-Azerbaijani conflict (Constant, 2002).

Second Karabakh War, also known as Operation Iron Fist[5] began in April 2016[6], when Armenia again resorted to military provocation by shelling densely populated areas, including schools, hospitals and places of worship along the contact line. Populist statements by Prime Minister Nikol Pashinyan, who came to power in Armenia in 2018, such as “Karabakh is Armenia and that’s it” have undermined the possibility of a peaceful settlement of the conflict. In response, Azerbaijani President Ilham Aliyev, during his speech at the Valdai International Conference on October 3, 2019, stated “Karabakh is Azerbaijan and an exclamation mark,” fully clarifying some of the unfounded opinions and claims expressed by the Armenian leadership that do not reflect historical realities and the true essence of the conflict. In July 2020, a series of artillery clashes of varying intensity took place, as a result of which at least 16 militaries and one civilian were killed. Among the Azerbaijani military casualties were a major general, a colonel and two majors.

On September 27, 2020, in response to a flagrant violation of the ceasefire by the Armenian armed forces, the Azerbaijani armed forces launched operations. The government announced a partial mobilization. The Azerbaijani army liberated the regions of Jabrayil, Fuzuli, Zangilan, Gubadli and Shusha in 44 days and the war ended with a ceasefire on November 10, 2020, which is considered Armenia's surrender to Azerbaijan. After 30 years of conflict, Azerbaijan ended the occupation of Armenia and restored its territorial integrity, which had been demanded by the UN since 1993 through four resolutions (No. 822, 853, 874, 884). According to the agreement, Aghdam was liberated on November 20, Kelbajar on November 25, and Lachin on December 1 without firing a single bullet and without suffering any loss of life (Vazeh Asgarov, 2022: 173).  

Another important event is the full restoration of the Republic of Azerbaijan’s sovereignty in 2023, after 30 years. On September 19, 2023, an anti-terrorist operation was launched to restore the Republic of Azerbaijan’s constitutional order and within just 23 hours, the remnants of the Armenian armed forces were disarmed and removed from Azerbaijani lands.

3.    Conclusion:

Armenia's historical claims to the territories of Karabakh, Nakhchivan, and Zangezur are closely intertwined with geopolitical manoeuvres, national identities, and historical narratives. This article chronicles the growth of these claims from the early twentieth century until critical periods such as the Moscow and Kars Treaties, which had a considerable impact on the South Caucasus' geographical geography.

The transfer of Zangezur to Armenia, as well as the establishment of autonomous districts such as Karabakh and Nakhchivan under Soviet administration, drastically altered the demographic character of these areas, diminishing the Azerbaijani population and planting the seeds of a war that continues to this day.

Following the events of February 1988, the militia of Nagorno-Karabakh and the Armenian military forces began operations to conquer the region. The Soviet military units stationed in the region joined them. With the strengthening of the National Movement, in March 1992, A. Mutalibov, the first president of the Republic of Azerbaijan, resigned from his position. The chaos and disorder of the government further weakened the Azerbaijani Republic’s defense capabilities. After two years of fighting, the Armenian army occupied the entire territory of Karabakh and seven additional districts surrounding it. In February 1992, a mediation process was launched to resolve the conflict, within the framework of the Conference on Security and Cooperation in Europe (CSCE, now OSCE). The United Nations (UN) confirmed the injustice of this war against Azerbaijan, the violation of its territorial integrity, and the territorial occupation of part of Azerbaijan. The United Nations urged the immediate, complete, and unconditional evacuation of all occupying forces from Azerbaijani territory taken as early as 1993, through four resolutions (Nos. 822, 853, 874, and 884). A ceasefire was signed on May 5, 1994, in Bishkek (Kyrgyzstan). During the CSCE summit in Budapest, on December 5-6, 1994, it was decided that the heads of state and government of the participating countries would create a co-chair of the Minsk Conference to coordinate all mediation actions within this framework. Since that date, dialogue on the peaceful resolution of the conflict has continued, but with no conclusive results.

From 1988 to 1994, the South Caucasus region was the site of a conflict between Armenia and Azerbaijan over control of Nagorno-Karabakh, a territory located within Azerbaijan. The war intensified over the years, culminating in the Khojaly massacre from February 23 to 26, 1992, where 613 people, including 106 women and 83 children, were killed. After several years of fighting, the war ended in 1994, but tensions remained high. Until the ceasefire agreement signed on May 12, 1994, due to Armenia’s military aggression, 20% of Azerbaijani territory – Khankandi, Khojaly, Shusha, Lachin, Khojavand, Kalbajar, Aghdam, Fuzuli, Jabrayil, Gubadli, Zangilan regions, as well as 13 villages of Tartar, 7 villages of Gazakh and 1 village of Sadarak region of Nakhchivan had been occupied by the Armenian armed forces.

More than a million Azerbaijanis have become refugees or internally displaced people as a result of Armenia's aggression, while over 20,000 Azerbaijanis have been killed in military actions and over 50,000 have become crippled. The fate of 3,889 Azerbaijanis who went missing as a result of the fighting, including 71 children, 267 women, and 326 elderly persons, as well as 871 prisoners and hostages, is unknown.

On November 8, 2020, Ilham Aliyev, Supreme Commander of the Azerbaijani Armed Forces, announced the liberation of Shusha, a major strategic city in the conflict. On November 10, 2020, the Azerbaijani president, Armenian prime minister, and Russian president signed a cease-fire agreement, effectively ending military activities in the war zone.

Thus, after 30 years of battle, Azerbaijan was able to end the occupation of its territories by Armenia and restore its territorial integrity, in line with UN resolutions (822, 853, 874, 884) adopted in 1993. According to the agreement, several strategic regions were liberated the same year without combat, such as Aghdam (November 20,), Kelbajar (November 25), and Lachin (December 1). The treaty also included the construction of new transport infrastructure to connect the Nakhchivan Autonomous Republic and the western regions of Azerbaijan through Armenian territory.

This process of liberation and normalization forced Armenia to sign the act of capitulation, marking the end of the conflict and the military victory of Azerbaijan. The agreement also covers the construction of new transport communications connecting the Nakhchivan Autonomous Republic and the western regions of Azerbaijan through Zangezur.

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 10. Гасанли  Джамиль (2011), Нагорный Карабах: старые заблуждения в     новой интерпретации, Баку, ИА REGNUM, URL:                         http://www.regnum.ru/news/1429705.html#ixzz1UENToCSQ



[1] Boris Legran (1884-1936) fut un diplomate soviétique et chef du parti. À partir de la fin novembre 1920, il fut plénipotentiaire de RSFSR dans le RSS d’Arménie et mars 1921, il joua le même rôle en République d’Azerbaïdjan et en Géorgie.

[2] The Nagorno-Karabakh War, also known as the First Karabakh War, was an armed war fought between Republic of Armenia and the Republic of Azerbaijan in the ethnic enclave of Nagorno-Karabakh in southwestern Azerbaijan from February 1988 until May 1994.

 [3] Victor Ilyukhin was an assistant to the chief in the Main Instruction of Management at the Prosecutor's Office of the USSR and took part in the investigation of military crimes. He headed the special group for the investigation of events in the Nagorno-Karabakh Autonomous Region of Azerbaijan, as well as in Georgia and Armenia. Interview with Victor Ilyukhin 09/09/2010 source: http://www.milaz.info

 [4] First president of Armenia from 1991 until his resignation in 1998.

[5] The Second Karabakh War (September 27, 2020 - November 10, 2020), also known as the Patriotic War or Operation Iron Fist, is an ongoing armed battle between the Azerbaijani and Armenian Armed Forces in Nagorno-Karabakh. It is the most severe and longest combat since the 44-day ceasefire that followed Azerbaijan's capitulation of Armenia. 

[6] A military conflict broke out between military units of the armed forces of Azerbaijan and the so-called Nagorno-Karabakh Republic of Armenia, starting on the night of April 1-2, 2016. The April fighting was the heaviest in Nagorno-Karabakh since a ceasefire agreement was signed in 1994.